Nigeria: 11 commerçants tués des violences intercommunautaires dans le centre
Au moins 11 commerçants appartenant à l’ethnie peule ont été tués mardi dans l’Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, a annoncé mercredi à l’AFP la police locale.
Les commerçants revenaient d’un marché dans la région rurale de Riyom quand ils sont tombés dans une embuscade tendue par des « assaillants non identifiés« , a déclaré Tyopev Terna, porte-parole de la police de l’Etat du Plateau. « Onze personnes ont été abattues » et quatre autres blessées dans l’attaque qui s’est produite mardi vers 19h30 (18h30 GMT) à une trentaine de kilomètres au sud de la grande ville de Jos, selon le porte-parole. La police a ouvert une enquête afin d’identifier les victimes et les raisons de cette attaque, a-t-il précisé. Nura Abdullahi, responsable d’un syndicat de commerçants, a également indiqué à l’AFP ignorer l’identité des victimes.
« Nous ne savons pas qui étaient les victimes et si l’attaque était motivée par des fondements ethniques ou l’oeuvre de bandits qui abondent dans la région« , a déclaré M. Abdullahi. « Il est trop tôt pour tirer des conclusions« . L’Etat du Plateau fait partie de la « ceinture » centrale, région fertile qui s’étend de l’est à l’ouest du Nigeria, théâtre d’affrontements sanglants entre agriculteurs chrétiens et éleveurs peuls musulmans, des nomades qui traditionnellement transhument avec leur bétail, mais ont tendance à se sédentariser, par manque de terres disponibles.
Au départ, le conflit portait surtout sur l’accès à la terre et à l’eau et des luttes de pouvoir locales. Mais les tensions ethniques et religieuses ont augmenté depuis les violences post-électorales de 2011, durant lesquelles des centaines de musulmans ont été tués ou forcés de fuir la région. Bien que les attaques aient diminué ces dernières années, des affrontements sporadiques et des attaques éclatent régulièrement entre les deux camps, en particulier en zone rurale. En octobre, 29 personnes ont été tuées dans une attaque attribuée à des éleveurs peuls visant des habitants rassemblés dans une école du district voisin de Bassa, qui auraient agi en représailles au meurtre de six des leurs quelques jours plus tôt.
afp