L’Hydrogène vert : Vers un investissement historique de 60 milliards de dollars
Le Maroc a l’intention de devenir l’un des plus grands producteurs d’hydrogène vert, le carburant fabriqué à partir d’eau et d’énergie renouvelable, une transformation énergétique d’envergure avec un investissement colossal de 60 milliards de dollars. Ce carburant du futur, extrait de l’eau par électrolyse en utilisant de l’énergie renouvelable, est au cœur de la stratégie nationale pour se positionner comme un leader mondial dans ce secteur si prometteur.
Le gouvernement, en synergie avec des investisseurs nationaux et internationaux, a déjà manifesté son intérêt pour plus de 400 projets dédiés à l’hydrogène vert. Un million d’hectares de terrain a été alloué pour accueillir ces initiatives ambitieuses, qui couvriront l’ensemble de la chaîne de valeur : de la production à l’utilisation finale de l’hydrogène, en passant par le transport et le stockage.
La feuille de route élaborée par le Maroc, en collaboration avec l’Institut allemand Fraunhofer, prévoit la production de 160 térawattheures d’hydrogène vert d’ici 2050. Cette quantité d’énergie représente un potentiel énorme, équivalent à sept fois la chaleur du noyau solaire, et témoigne de l’importance de la stabilité et de la chaleur pour le succès des réacteurs à fusion.
Considéré comme le Saint Graal de l’énergie, l’hydrogène vert est une source d’énergie propre, durable et versatile. Le Maroc envisage d’utiliser cette ressource non seulement pour répondre aux besoins domestiques mais aussi pour devenir un fournisseur clé pour l’Europe, bénéficiant du soutien financier de l’Union européenne à hauteur de 624 millions d’euros.
Le Maroc jouit de conditions naturelles idéales pour la production d’hydrogène vert, avec une abondance de soleil et de vent. Fort de son expérience dans les énergies renouvelables, notamment avec ses parcs solaires et éoliens, le pays est bien placé pour mener à bien cette transition énergétique.
Investissement d’un milliard de dollars par an
Leila Benali, ministre de la Transition Énergétique et du Développement Durable, a souligné lors d’une rencontre avec la CGEM le 2 avril, la nécessité de tripler les investissements annuels pour atteindre les objectifs de la stratégie énergétique marocaine. Selon elle, pour réaliser les ambitions fixées pour 2030, il est impératif d’investir 1 milliard de dollars par an dans la génération électrique et les énergies renouvelables.
La ministre a également mis en lumière le sous-investissement dans le réseau électrique, un domaine qui nécessite une augmentation significative des investissements. L’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) a été invité à revoir son plan d’équipement, en particulier la part du capital d’investissement dans les réseaux de transport et de distribution, qui devrait représenter au moins 25% de son plan d’investissement total.
Ce plan d’action reflète l’engagement du Maroc à embrasser l’avenir énergétique et à jouer un rôle de premier plan dans la transition vers une économie plus verte et durable.