Permis de conduire : les auto-écoles crient leur ras-le-bol
En dépit des arguments portés par l’Agence nationale de la sécurité routière et le ministre des Transports, la polémique des permis de conduire s’attise de plus en plus, impliquant ainsi les professionnels du secteur au Maroc qui appellent à une révision urgente de la base de questions, mais aussi à la baisse du seuil de réussite à 30 points. Conformément à l’arrêté ministériel concernant les épreuves exceptionnelles du 08 avril, la NARSA affirme qu’à partir de cette date, ces tests auront lieu selon les listes publiées dans les centres.
L’organisation démocratique des propriétaires et instructeurs d’auto-école a manifesté ce mercredi 03 avril, devant le siège de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), en vue d’exprimer sa colère face aux décisions de la NARSA jugées précipitées notamment pour ce qui est de l’adoption de la plateforme d’apprentissage à distance, mais aussi au renouvellement des méthodes d’examens théoriques de conduite. Ainsi, les protestataires appellent à un dialogue constructif entre ladite agence et les professionnels du secteur.
Dans communiqué, l’association fait part des préoccupations sur les effets de ces changements, perçus comme étant un obstacle au développement du secteur et une menace pour la pérennité de l’apprentissage de la conduite.
Effectivement, le nouveau système d’examen pour l’obtention du permis de conduire, à suscité assez rapidement un mécontentement qui n’a pas tardé à se répandre. A cela s’ajoutent bien évidemment, les taux d’échecs, extrêmement bas qui ont été enregistrés dans quelques villes.
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Pétrifiés par la complexité des questions, les candidats n’ont pas manqué de souligner l’écart important entre le contenu des examens et les enseignements dispensés dans les auto-écoles, qualifiant ainsi l’augmentation du nombre de questions de 600 à 1000, de facteur rendant les examens invraisemblablement difficiles.
Cette frustration perçue du côté des candidats, est toutefois partagée par les professionnels des auto-écoles, qui dénoncent ardemment la précipitation de la mise en œuvre de la réforme, évoquant pour leurs parts, l’absence d’une coordination adéquate, et le manque d’une communication interactive.
La NARSA, auteure de la réforme, a maintenu sa position en soulevant que l’élaboration de ce nouveau système visait à élever le standard des compétences des conducteurs. Cette explication n’a pas eu de bons échos auprès des professionnels qui voient en cette réforme, une contrainte imposée, remettant en question la crédibilité de leurs prestations.
Ainsi, ces derniers semblent déterminés à s’engager dans une série de manifestations en vue d’une prise en charge effective de leurs revendications. Effectivement les contestataires critiquent leur exclusion du processus d’élaboration des questions théoriques, jugeant cette attitude d’inacceptable.
De ce fait, le secteur des auto-écoles, est exposé à des turbulences qui ne semblent s’apaiser, les professionnels plaident pour la suppression des questions qu’ils jugent non pertinentes et recommandent l’intégration de nouvelles questions alignées, dans la perspective d’assurer une évaluation plus juste des connaissances acquises par les candidats.
« Perminou » pour donner plus de visibilité
La NARSA, de son côté, reste vigilante pour gérer les conséquences de ces mouvements d’humeur. Dans cette optique, elle annonce par voie de communiqué que l’analyse des statistiques présentées sur la plateforme « Perminou » a permis de recenser les comptes d’environ 4500 auto-écoles, totalisant plus de 130 000 inscriptions de candidats et un nombre de tests dépassant les 640 000.
Concernant la mise en œuvre de l’arrêté ministériel relatif à l’octroi d’une chance exceptionnelle aux candidats recalés à l’épreuve théorique du fameux lundi 25 mars 2024, la NARSA rappelle avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour que tous les candidats puissent réussir l’épreuve.
Pour atteindre cet objectif, et compte tenu du nombre de candidats s’inscrivant dans chaque centre d’immatriculation, la NARSA indique que ces épreuves exceptionnelles seront organisées à partir du lundi 8 avril 2024, conformément aux listes publiées dans les centres.