30 ans après, l’ambassade du Rwanda au Maroc commémore le génocide des Tutsis (Reportage)
Trente ans après le génocide rwandais, l’ambassadrice du Rwanda au Maroc, Mme Shakilla K. Umutoni, réaffirme l’engagement du son pays à lutter contre la haine.
À l’occasion de la commémoration du 30ème anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994, l’ambassadrice du Rwanda au Maroc, Mme Shakilla K. Umutoni, a prononcé un discours, ce dimanche 7 avril 2024 à Rabat, soulignant la nécessité de combattre et de prévenir toute forme de haine et de politique de division. La cérémonie a vu la participation de plusieurs de ses collègues diplomates accrédités au Maroc.
Dans son discours, Mme Umutoni a rappelé la tragédie de 1994 qui a vu la perte de plus d’un million de vies, soulignant la nature systématique de cette atrocité. « Le génocide qui s’est déroulé sous les yeux d’une communauté mondiale informée, qui a largement choisi de rester passivement passive, n’était pas un événement isolé, mais plutôt profondément enraciné dans la longue histoire de l’humanité, » a-t-elle déclaré.
Elle a également mis en lumière la situation actuelle dans la région des Grands Lacs, en particulier en République démocratique du Congo, où « l’idéologie de la haine et de la division continue de menacer la paix et la sécurité ». Mme Umutoni a souligné que « la violence actuelle dans l’est de la RDC est une conséquence directe de la crise des réfugiés de 1994 », lorsque les forces gouvernementales et leurs alliés ont forcé la population rwandaise à traverser la frontière après avoir commis des massacres.
« Le Rwanda est laissé à lui-même », ont dénoncé plusieurs officiels rwandais, qui ont pointé du doigt les Nations unies et d’autre organisations internationales et pays alliés. Sur ce point, l’ambassadrice a insisté sur l’importance de la justice internationale, rappelant aux États membres de l’ONU leurs obligations en vertu de la Convention des Nations Unies de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. « L’impunité ne peut pas engendrer l’obligation de rendre des comptes, ce qui est crucial non seulement pour favoriser la paix, mais aussi pour restaurer la dignité, faire respecter la vérité et la justice et dissuader de futures atrocités, » a-t-elle affirmé.
Sur la réédition des comptes sur les atrocités commises par des personnes désignées et recherchées, qui actuellement se réfugient dans certains pays, Mme Umutoni a exhorté les nations à ne pas offrir refuge aux individus responsables de tels actes et à poursuivre les efforts pour traduire en justice les fugitifs du génocide. Son discours a été un appel à la vigilance et à l’action pour prévenir la répétition de telles horreurs dans l’avenir.