Traitement des déchets : 7 MMDH prévus pour l’embellissement des grandes villes
Dans l’optique de progresser avec assurance et de se positionner comme un modèle en matière de propreté, le Ministère de la Transition Numérique et du Développement Durable a révélé sa vision d’une transition vers une économie circulaire d’ici 2030, à la suite de sa présentation la semaine dernière à la CGEM, sur invitation du Conseil National de l’Entreprise.
La feuille de route, établie par le Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable, recommande la réalisation de plusieurs projets dans les six villes hôtes de la Coupe du Monde, avec un investissement de plus de 7 milliards de DH d’ici 2030.
Cette vision, articulée autour de trois grands programmes, aspire à transformer l’image du Maroc et à en faire une référence en matière de propreté.
Pour se conformer aux normes internationales de propreté, ces projets prévoient d’établir la collecte sélective, le recyclage, l’économie, ainsi que l’exploitation et la valorisation des déchets dans les villes ciblées : Rabat, Casablanca, Tanger, Fès, Marrakech et Agadir.
Lire aussi : Le Maroc, un partenaire stratégique de premier plan
Bien que la méthode opérationnelle pour mettre en avant ces différents projets ne soit pas encore détaillée, les communes produisant moins de 50 000 tonnes de déchets par an adopteront une gestion spécifique, en procédant à l’éco-élimination de ces déchets. Cependant, l’approche du Ministère concernant la collecte sélective et les collectivités territoriales demeure quelque peu ambiguë.
Le Ministère envisage également de lancer un programme de valorisation des déchets ménagers et assimilés en RDF (Refuse Derived Fuel). À cette fin, un protocole d’accord visant à produire l’équivalent de 680 000 tonnes de combustibles alternatifs au fuel pour les cimenteries sera signé avec les fabricants de ciment.
Dans cette optique, le ministère allouera une enveloppe de 3 milliards de DH en subventions d’ici 2030 à ce programme, qui sera supervisé par un « acteur central » contrôlé par l’État et regroupant toutes les parties prenantes au niveau national. Cet acteur aura trois missions principales : déployer la stratégie nationale de gestion des déchets ménagers et assimilés, soutenir techniquement et financièrement les collectivités territoriales, et gérer la régulation.
Le ministère prévoit aussi, à travers son plan d’action, d’instaurer la Responsabilité Élargie du Producteur (REP), afin de mieux gérer les déchets industriels.
La REP, décrite comme une politique environnementale engageant la responsabilité d’un producteur pour ses produits jusqu’à la phase post-consommation, vise à encourager la prise en compte des enjeux environnementaux tout au long de la chaîne de production.
En pratique, cette initiative obligera les producteurs à gérer les déchets issus de leurs produits commercialisés.
S’inspirant de la France, le Maroc appliquera la REP à la gestion des emballages. Par exemple, les producteurs, importateurs et distributeurs d’emballages seront responsables de leur traitement en fin de vie. Néanmoins, toute infraction sera passible d’une amende.
Ces programmes, aussi ambitieux soient-ils, nécessiteront l’entrée en vigueur de l’amendement de la loi 28.00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination pour être pleinement réalisés.