Brahim Benjelloun-Touimi éclaire les perspectives de l’Initiative Atlantique à travers le prisme du Partenariat Public-Privé
C’est en répondant à une question sur les opportunités envisagées pour la mise en œuvre de l’initiative royale de partenariat Atlantique que Brahim Benjelloun-Touimi, Administrateur Directeur général de Bank Of Africa, a orienté sa communication. Celle-ci a débuté par des remerciements adressés aux directeurs de Maroc Diplomatique au nom d’Othman Benjelloun, président de Bank Of Africa.
Mettant en avant la pertinence de « tous les exposés brillants, les interventions des représentants des autorités publiques, les Ambassadeurs », Brahim Benjelloun-Touimi a souligné : « Même si l’approche adoptée et développée par le Souverain est très pragmatique, elle représente en réalité un projet de long terme exceptionnel. Certes, cette conférence évoque l’horizon 2030, mais je suis convaincu qu’elle inspirera des générations futures. »
Il a ajouté : « Je ne vous cacherai pas qu’au départ, j’étais quelque peu désemparé, me demandant par où commencer face à cette profusion de thèmes. » Il a ensuite expliqué : « J’ai cru discerner, à travers les dix lettres du mot ‘Atlantique’, les différentes opportunités qui se présentent. »
« Le ‘A’ d’Atlantique symbolise l’alliance de ces pays qui doivent partager une volonté forte et une destinée commune », a-t-il expliqué. « Pour les institutions financières, que je ne représente pas aujourd’hui, cela constitue une feuille de route pour 23 pays où il faudra être présent dans les années à venir, compte tenu de l’envergure de ce projet. »
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« La deuxième lettre, ‘T’, comme transfrontalité : ces projets sont intrinsèquement transfrontaliers et servent de vecteurs de connectivité. Il est essentiel de promouvoir d’abord les infrastructures transfrontalières, à travers la mise en place de réseaux technologiques, électriques, de transport, de santé, d’écosystèmes, d’intelligence et éducatifs, ainsi que de coopération. Pour les institutions bancaires et financières, cela représente de nombreuses opportunités de recherche et de projets concrets finançables grâce au Partenariat Public Privé (PPP), qui est fondamental », a-t-il déclaré.
« La lettre ‘L’ évoque le libre-échange, car ces 23 pays doivent absolument promouvoir cette alliance africaine. ‘L’ fait aussi référence à la mise à niveau du littoral marocain. Le souverain, que Dieu l’assiste, en a parlé dans son discours du 7 novembre. Grâce à ce projet exceptionnel de Dakhla Atlantique, les banques et les institutions financières ont pour mission de souligner le rôle de promotion des échanges et des investissements entre tous ces pays et de développer l’économie maritime, un élément clé. Les discours de ce matin ont mis en lumière l’importance de la mer et des routes maritimes atlantiques, qui sont sans doute des alternatives aux routes de l’océan Indien ou d’autres régions, et qui ne peuvent être développées qu’en présence de sécurité. »
« Le ‘A’ d’Atlantique représente également l’autonomie. Nous avons évoqué l’autonomie stratégique, l’autosuffisance et l’autonomie stratégique dans l’industrialisation, l’agriculture et l’agroalimentaire. Là encore, il s’agit d’autant d’opportunités pour les banques d’accompagner ces projets. »
« Le ‘N’ comme naturel : cette alliance transfrontalière va de plus en plus exploiter les ressources naturelles maritimes, qui sont minérales et comportent de nombreux éléments essentiels pour développer les réseaux halieutiques et les ressources énergétiques. ‘N’ signifie aussi naval, car il existe une industrie navale à développer, ainsi qu’un transport maritime qui doit être soutenu. »
« Les lettres ‘T’ et ‘I’ d’Atlantique pourraient représenter la technologie et l’innovation, qui sont le nerf de la guerre dans tous les domaines concernés. »
« Le ‘T’ comme tourisme Atlantique : c’est un secteur qui doit se développer davantage, non seulement dans notre pays mais aussi le long de cette côte. ‘T’ comme trait d’union, non seulement entre l’Europe et le reste de l’Afrique, mais aussi entre les pays enclavés. ‘T’ également comme trait d’union entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe, et comme transit pour les pays du Sahel. »
« Le ‘I’ comme inclusif : pour parler de l’inclusion financière, qui est issue de mon domaine. Nous avons cette expérience qui a été initiée par la Banque Centrale du Maroc et qui est soutenue par les banques. Nous aurons des expériences à partager à ce sujet avec nos frères africains. »
« Le ‘Q’ c’est la qualité de l’alliance transfrontalière qui œuvre et qui ambitionne, avec cette approche qui nous a été présentée dans toutes ses dimensions ce matin par l’excellent discours de l’ambassadeur Hilale, dans sa dimension humaine, économique, sociale et audacieuse, et la qualité de vie et le bien-être des populations en investissant dans le développement humain et social et en valorisant le capital humain. Pour nous, entreprise, au nom de notre responsabilité sociale. »
« Le ‘U’ comme unique : nous commençons avec un marché qui est peut-être commun aujourd’hui, mais il faut imaginer qu’il deviendra unique demain. Le marché énergétique, grâce au projet Nigeria Atlantique, j’aime beaucoup le gazoduc Atlantique, quelle belle appellation, qui concerne 13 pays et peut-être 340 millions d’habitants », a-t-il énuméré.
« Et enfin, le ‘E’, le dernier d’Atlantique, c’est l’économie bleue : le développement de ce littoral, de cette mer, de cet océan, c’est tout ce qui doit encore une fois accompagner notre littoral sur les 3 1000 km mais aussi les 12 000 km. C’est aussi l’économie verte, l’économie décarbonée, grâce à l’hydrogène, permettant l’économie bleue de favoriser l’économie verte, puisqu’il s’agit également de pouvoir produire de l’éolien. » Il a ajouté avant de conclure : « Avec cette gestion des ressources marines aquatiques au bénéfice des économies recherchant des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux, tout cela doit indubitablement être promu par cette alliance Atlantique. »