Le PPS peint un tableau sombre la gouvernance d’Akhannouch
Dans une lettre récente adressée au Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, a mis en lumière la faiblesse du bilan économique à moyen terme, soulignant « la situation alarmante du chômage », avec un taux record de 13,7 % atteint en mars 2024, représentant plus de 1,6 million de chômeurs, dont 36 % de jeunes. Sur une période de deux ans et demi, l’économie nationale a perdu 435 000 emplois.
Le PPS a critiqué la révision à mi-parcours du gouvernement, pointant du doigt les « nombreux déséquilibres et échecs » qu’elle révèle. Le parti remet en question l’affirmation gouvernementale d’une inflation réduite à 0,3 %, alors que celle-ci a atteint des niveaux record au cours des deux dernières années.
Selon le PPS, il est inadmissible de justifier cet échec par la sécheresse, un phénomène ayant déjà affecté de nombreux gouvernements précédents sans pour autant entraîner un tel niveau de chômage. Cette situation est perçue comme un échec flagrant de la politique économique du gouvernement et de son incapacité à renforcer les capacités des entreprises marocaines et à développer une politique d’industrialisation moderne.
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Le secrétaire général du PPS trouve surprenant que le gouvernement fasse appel à des cabinets de conseil pour gérer cette crise, reflétant la faiblesse de ses politiques. Il critique également les programmes gouvernementaux modestes à l’impact limité, tels que Forsa et Awrach, et note l’échec du gouvernement à atteindre ses objectifs de croissance économique, avec un PIB n’ayant augmenté que de 1 % à 3 % entre 2021 et 2023, loin de l’objectif de croissance moyenne de 4 %.
Il souligne aussi l’échec à concrétiser l’engagement d’augmenter l’investissement privé à deux tiers de l’investissement total au niveau national, ainsi que le retard de la Charte nationale de l’investissement, censée mobiliser 550 milliards de dirhams et créer 500 000 emplois. Le PPS ne considère pas que la « situation économique désastreuse » soit due aux crises de l’économie internationale, estimant que le gouvernement a manqué l’opportunité offerte par l’augmentation des recettes touristiques, fiscales et douanières, ainsi que par la dynamique des transferts des Marocains résidant à l’étranger.
Le secrétaire général critique également la prétendue réduction de l’inflation à 0,3 % par le gouvernement, rappelant que celle-ci a atteint des niveaux records les deux années précédentes, en particulier pour les produits de première nécessité dont les prix, tels que la viande rouge et les carburants, n’ont pas diminué.
D’autre part, Aziz Akhannouch, Chef de l’exécutif, a annoncé lors de sa présentation du bilan de mi-mandat que les réalisations du gouvernement ont dépassé toutes les attentes. Il a mis en avant la détermination de son gouvernement à tenir ses promesses grâce à une vision proactive des changements mondiaux, affirmant que les résultats intermédiaires du travail du gouvernement « nous ont donné la légitimité du succès, après la légitimité du vote, et nous donnent la force de continuer à mettre en œuvre le reste de notre programme avec satisfaction et confiance, et nous confortent dans l’idée que nous avons raison et que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre l’objectif que nous visons tous ».