Les parlements africains mobilisés en faveur d’une justice climatique mondiale, équitable et durable
Les présidents des parlements africains appellent aussi à injecter les fonds nécessaires pour mettre en œuvre des initiatives ciblées et réduire les effets des déséquilibres climatiques sur les peuples africains, tout en demandant des allocations accrues pour l’agriculture dans les pays africains à financer à partir du « Fonds vert pour le climat« , et ce compte tenu du rôle critique et central de ce secteur dans l’approvisionnement et la sécurité alimentaires, l’emploi et la conservation des sols et dans la dynamique économique et la stabilité de la population.
La Déclaration lance un appel dans ce sens aux pays riches et aux investisseurs internationaux pour la facilitation des transferts de technologie vers l’Afrique et pour que les pays du continent soient à même de faire face aux effets des changements climatiques, en particulier la sécheresse et l’adaptation du secteur agricole à travers les méthodes d’irrigation appropriées, de gestion de l’eau et son utilisation dans le contexte des changements climatiques.
L’accent est mis notamment sur l’importance d’investir dans la production d’énergie à partir de sources renouvelables, d’autant plus que l’Afrique qui dispose d’un énorme potentiel de ces ressources est un marché prometteur dans le domaine de l’énergie, et ce compte tenu de l’ampleur des déficits dont souffrent plusieurs pays africains.
Les présidents des parlements africains réitèrent à cet égard que le financement d’un plan stratégique de développement en Afrique, est une question de réparation des dommages historiques et d’équité à même de conjurer les effets négatifs des déséquilibres climatiques sur le continent qui n’est pas responsable de ces déséquilibres, puisque ne contribuant qu’à une part infime aux émissions de gaz à effet de serre, soit moins de 4% des émissions totales.
La réunion parlementaire de Bonn s’est déroulée en présence notamment de la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Mme Patricia Espinosa, du président fidjien de la COP23, M. Frank Bainimarama, de la présidente du Parlement fidjien, Mme Jiko Luveni, de la Vice-Présidente du Parlement allemand, Mme Claudia Roth, et de la nouvelle Présidente de l’Union interparlementaire (UIP), Mme Gabriela Cuevas Barron.
En marge de la réunion, M. Benchamach a eu des entretiens avec Mme Gabriela Cuevas Barron et l’a félicitée de son élection à la tête de l’UIP lors de la 137-ème Assemblée de l’Union interparlementaire tenue à Saint-Pétersbourg en Russie.
Le président de la Chambre des conseillers a saisi cette occasion pour l’inviter à prendre part au 3-ème Forum parlementaire international sur la justice sociale qu’organisera la deuxième chambre du Parlement marocain, le 20 février 2018.
Le Parlement marocain est un membre actif de l’Union interparlementaire.
M. Benchamach a notamment présenté à l’UIP le rapport de la Conférence parlementaire organisée, le 26 janvier 2017 à Rabat, par la Chambre des Conseillers, en collaboration avec Grantham Research Institute on Climate Change and Environment et Westminster Foundation for Democracy, sous le thème : « Harmoniser la législation nationale avec l’Accord de Paris sur le changement climatique ». Ce document sert désormais de feuille de route législative pour répondre aux exigences qu’impose la mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris.
Le parlement marocain est le premier à organiser une telle rencontre dans la perspective d’harmoniser ses textes législatifs avec les engagements issus de l’Accord de Paris, avec la reconnaissance des experts de Grantham Research Institute on Climate Change and Environment.
« Les parlements africains se sont mobilisés activement pour apporter leurs contributions dans le cadre de la lutte face aux nouveaux défis générés par la dégradation du climat mais également pour mener un plaidoyer global et effectif en faveur d’une justice climatique mondiale, équitable et durable », a affirmé le président de la Chambre des Conseillers dans une allocution au nom des présidents des parlements africains.
M. Benchamach a mis en avant l’engagement des présidents des parlements africains qui depuis la Réunion parlementaire à l’occasion de la COP22 tenue à Marrakech le 13 novembre 2016, ne cessent d’accroitre des échanges consultatifs permanents et fructueux en vue de mettre en œuvre « une action parlementaire africaine commune de lutte contre les changements climatiques », réaffirmant ainsi le rôle fondamental et impératif des parlements dans la mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris.
Cet engagement s’inspire, a-t-il dit, du Plan d’action parlementaire sur les changements climatiques adopté à Lusaka lors de la 134ème Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) en mars 2016, partant de la conviction que le continent africain demeure la région la plus vulnérable aux effets néfastes du déséquilibre climatique mondial.
Revenant sur les différentes rencontres multilatérales, réunions thématiques, conférences-débat et autres actions menées par les parlements africains depuis Paris 2015, en passant par Marrakech 2016 jusqu’à à Bonn 2017, M. Benchamach s’est arrêté en particulier sur un moment des plus forts et des plus productifs de ce processus avec la tenue à Rabat en octobre dernier, de la Réunion parlementaire consultative africaine sous le thème : « Le climat et le développement durable, des accords à la mise en œuvre : le point de vue des parlementaires africains ».
Cette réunion qui avait pour objectif d’ouvrir des consultations nécessaires pour l’avant-Bonn-COP23, a été sanctionnée par la « Déclaration de Rabat », avec des conclusions que les parlements africains considèrent impérativement liées à toute action qui se veut efficace en matière de mise en œuvre de l’Accord de Paris et qu’ils souhaitent enrichir lors de la réunion de Bonn.
Les présidents des parlements africains y renouvellent leur attachement aux progrès réalisés dans le cadre des engagements internationaux en matière de changements climatiques et qui ont abouti à l’Accord de Paris et à la Déclaration de Marrakech, pour œuvrer en faveur du climat et le développement durable.
Ils expriment leur refus catégorique de tout recul concernant les conventions déjà arrêtées et invitent les Parlements nationaux à œuvrer à la mise en œuvre de ce qui a été déjà convenu et faire face à tout recul concernant ces engagements.
De même, ils invitent les Etats et les organisations donateurs, en particulier les pays riches, à remplir d’une manière urgente leurs obligations vis-à-vis du « Fonds vert pour le climat » comme mécanisme pour l’atteinte de l’objectif de transférer les crédits des pays riches vers les pays en voie de développement, en particulier les plus vulnérables d’entre eux qui sont en même temps les plus affectés par les déséquilibres climatiques.