La bataille d’El Hri, une leçon de militantisme et une source d’inspiration pour les générations montantes
A chaque 13 novembre, la mémoire collective marocaine revit la bataille historique d’El Hri à Khénifra durant laquelle l’occupant français a subi une cuisante défaite.
Cette bataille, qui restera gravée à jamais dans la mémoire nationale et dont le Maroc célèbre lundi le 103-ème anniversaire, est l’une des plus célèbres menées par les résistants marocains contre les autorités du protectorat durant le début de la résistance armée.
La bataille d’El Hri, menée par le vaillant militant Moha Ouhammou Zayani en compagnie des habitants de Zayane et des autres tribus avoisinantes, reflète l’une des meilleures valeurs de patriotisme, de bravoure et de sacrifice au service de la patrie, dont ont fait preuve les valeureux combattants marocains pour faire face aux visées expansionnistes sur le territoire national.
Au cours de la bataille d’El Hri, les forces coloniales ont subi une grande défaite et des pertes énormes aussi bien en armements qu’en vies humaines. Ainsi l’armée d’occupation a recensé la perte de 580 soldats et 33 officiers, outre 176 blessés.
Les Moujahidines se sont emparés également d’une importante quantité d’armes, dont 8 canons, 10 mitrailleuses et une grande quantité de fusils.
Cette bataille a été qualifiée de désastre par les colons français vu le nombre élevé des morts et des lourdes pertes matérielles qu’ils ont essuyés.
Outre ces dégâts et trois jours après la bataille d’El Hri, Moha Ou Hammou Zayani à la tête de 3.000 combattants a fait face à un autre assaut des colonnes françaises dépêchées depuis les plaines du Tadla pour venir en aide aux soldats enclavés à Khénifra.
S’agissant de ce désastre colonial, le Général Guillaume, un des officiers qui ont pris part à l’assaut sur le Moyen Atlas, a écrit dans un ouvrage intitulé ‘’les berbères marocains et la pacification de l’Atlas Central (1912-1933)’’ qu’il s’agit de la plus grande défaite essuyée par l’armée française durant toute sa campagne en Afrique du Nord.
La bataille d’El Heri a eu lieu dans un contexte où les forces d’occupation, ayant dominé ce que Lyautey appelait ‘’le Maroc utile’’, ont envahi les régions Est et Ouest du Maroc à travers Taza (1914), avant de s’intéresser au Moyen-Atlas et plus particulièrement Khénifra, l’objectif étant de resserrer l’étau autour de cette ville qui constituait un avant-poste pour la résistance.
Ainsi, les premières opérations de l’armée d’occupation visaient la ville de Khénifra en mai 1914, préparant le terrain pour l’occupation des régions avoisinantes, notamment le village d’El Heri, alors fief des tribus Zayane et un point de départ des attaques menées par les Moujahidine du Moyen-Atlas contre les troupes étrangères.
La résistance farouche des tribus Zayane a poussé l’occupant à confier la mission de repousser les attaques de la résistance aux plus hauts gradés de l’armée. Les combattants, dirigés par le héros Moha Ou Hammou, se sont rassemblés sur la rive Est du Oued Chebouka à El Heri avant d’être attaqués par la force occupante qui ciblait des innocents sans défense.
Par la suite, Moha ou Hammou et ses hommes poursuivirent la lutte, attaquant l’occupant dans plusieurs autres secteurs et livrant d’autres batailles jusqu’à ce que le héros de l’Atlas tombe au champ d’honneur lors de la bataille de Taoujkalt, le 27 mars 1921. Il fut inhumé à Tamelaket, près de Taoujkalet, afin que sa tombe continue d’immortaliser le souvenir de cette bataille et de la lutte des résistants du Moyen-Atlas qui restera à jamais gravée dans la mémoire nationale.
En rappelant à la mémoire l’anniversaire de la bataille d’El Hri, la famille de la résistance et l’armée de libération rend hommage à la bravoure de ces hommes valeureux de Khénifra qui ont écrit une des épopées mémorables et inoubliables de l’histoire de la résistance nationale en mettant fin à l’expansion des forces coloniales.