Marché du travail morose au Maroc
Le marché du travail au Maroc est d’une complexité significative, intrinsèquement le marché porte en lui des défis inhérents à la confrontation entre l’offre et la demande. En effet, il préexiste des défis majeurs dans le marché de travail en termes de création d’emplois, afin de juguler le chômage persistant, ainsi que l’inadéquation entre les compétences et les besoins du marché et enfin une faible participation des jeunes et des femmes. La cartographie du marché de travail marocain est jalonné de pierres d’achoppement, qu’il faudra relever avec vigueur.
Le marché serait le lieu de rencontre entre l’offre et la demande qui établirait un prix associé à une quantité. Si le prix proposé par l’offre est trop élevé, alors il ne trouvera pas de demande jusqu’à ce qu’il baisse. A l’inverse, les consommateurs ne pourront pas exiger un prix qui ne permette pas aux producteurs de payer ses coûts, sinon à terme l’offre disparaitra. Il n’y a pas un marché mais des marchés en fonction des biens et services, comme le marché du travail.
Derrière le concept de marché se cache des agents qui entretiennent entre eux des rapports de force. Le marché n’a rien d’objectif. Le marché n’a donc rien de naturel. Des rapports de force peuvent y opposer travailleurs et entrepreneurs, des associations peuvent se former entre producteurs pour augmenter les prix ou cacher des informations sur la production, enfin des politiques peuvent y intervenir pour aider certaines industries. Le monde économique n’est pas une mécanique bien réglée. C’est un monde rude et déséquilibré.
Le marché du travail est la confrontation entre la demande de travail provenant des entreprises et l’offre de travail émanant des individus. Le salaire est un résultat de cette confrontation. Il peut être compris comme un prix, celui du travail, variant en fonction de la qualification.
Le marché du travail n’est pas un marché comme les autres. Le travail n’est pas une marchandise comme une autre. Ce qui est échangé sur le marché du travail, c’est moins le travail que la capacité de travail : les individus entrent, en vendant leur capacité de travail, dans un lien de subordination avec leur employeur. Ce lien est régi notamment par le contrat de travail. La capacité de travail est celle d’un individu, porteur de valeur, engagé dans des relations sociales. Les salariés qui vendent leurs capacités de travail, et les employeurs, qui l’achètent entrent dans une relation éminemment sociale et institutionnelle. Cette relation n’est pas permanente. Même si elle est régie par un contrat à durée indéterminée : le salarié comme l’employeur peuvent y mettre fin dans des conditions déterminées par la loi et les accords conventionnels.
La relation salariale a une double dimension : individuelle, marquée par le contrat de travail, et collective, marquée par l’existence de représentants collectifs des employeurs et des salariés (les syndicats).
Analyse du marché de travail marocain
Le think tank Policy Center for the New South a émis une analyse des Politiques actives du marché du travail (PAMT) afin de relever les points faibles et trouver des axes d’amélioration du marché de travail marocain, confronté à des défis multiples et complexes.
Cette analyse PAMT s’articule autour des principaux programmes évaluant leur efficacité et proposant des pistes d’amélioration. Ses conclusions mettent en évidence les succès des programmes tout en soulignant les faiblesses et les défis à surmonter. Plusieurs défis persistent notamment le ciblage et l’accompagnement des bénéficiaires, la couverture géographique ainsi que la coordination des acteurs.
Le marché du travail marocain est caractérisé par un dynamisme démographique et économique, aussi par des défis majeurs tels que le chômage persistant, l’inadéquation entre les compétences et les besoins du marché, et une faible participation des jeunes et des femmes.
Ainsi, à travers l’ANAPEC (agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences), l’Etat a mis en place des PAMT visant à promouvoir l’emploi et à faciliter l’insertion professionnelle. De fait, le marché du travail marocain est confronté à des enjeux complexes, notamment la mise en adéquation de l’offre et de la demande de travail, l’allocation efficace de la main-d’œuvre et la formation des compétences. Il préexiste des points de friction tels que les coûts d’embauche et de licenciement ainsi que la flexibilité de la détermination des salaires.
L’ANAPEC a lancé des programmes classiques tels que idmaj, Tahfiz, Taehil et Auto-emploi, ces programmes novateurs ont contribué à créer des emplois et à améliorer l’employabilité. Concernant les pistes d’amélioration, les PAMT doivent obligatoirement être adaptés aux besoins de toutes les catégories de chercheurs d’emploi, y compris les jeunes en rupture de scolarité, les jeunes diplômés des petites villes, les chômeurs de longue durée, et les personnes en situation de handicap. En effet, les piliers fondamentaux consisteraient à engager le gouvernement et les acteurs impliqués à collaborer afin de relever ces défis complexes.