Fitch Ratings évalue à la hausse le bénéfice des banques marocaines pour 2024-2025
L’agence de notation Fitch Ratings prévoit une croissance du bénéfice net du secteur bancaire de 15 % à 20 % sur la période 2024-2025. Plusieurs paramètres contribuent à cette bonne notation du Royaume par Fitch Ratings, notamment la baisse des taux d’intérêt, l’amélioration des conditions macroéconomiques et l’accélération des grands projets d’infrastructures liés à la Coupe du Monde 2030.
Les agrégats économiques du Royaume sont positifs. Les bénéfices robustes des banques marocaines offrent une protection solide contre les chocs potentiels liés à la qualité des actifs et leurs répercussions sur le capital, selon un rapport du cabinet de notation Fitch Ratings. Malgré une augmentation de 49 % des charges pour pertes sur créances au premier trimestre 2024, le bénéfice net global a progressé de 32 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse des charges est principalement due aux provisions plus élevées des trois banques panafricaines, notamment Attijariwafa Bank, Banque Populaire et Bank of Africa, qui représentent à elles seules 93 % de l’augmentation.
La forte augmentation des revenus du trading a soutenu la rentabilité globale, en lien avec la baisse des taux d’intérêt. La demande de crédit modérée et une concurrence intense ont conduit à une croissance modérée.
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Plusieurs paramètres tendent à une croissance des prêts au Royaume entre 2024 et 2025. Ces paramètres incluent la baisse des taux d’intérêt, l’amélioration des conditions macroéconomiques et l’accélération des grands projets d’infrastructures liés à la Coupe du Monde 2030.
Malgré une baisse de 25 points de base du taux directeur de la banque centrale marocaine à 2,75 %, le réajustement des prêts à des taux plus bas sera lent en raison des longues échéances des portefeuilles de prêts. Globalement, Fitch Ratings prévoit une croissance du bénéfice net du secteur de 15 % à 20 % sur la période 2024-2025.
Les cabinets de notation
Les agences de notation reconnues au niveau mondial sont Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings. Ces trois grandes agences, qui dominent le marché de la notation, ont pour fonction de produire pour la communauté financière des appréciations sur la valeur des titres financiers, privés comme publics. Ces appréciations, positives ou négatives, entraînent des conséquences sur la vie d’un titre. Un produit financier ou un titre de dette souveraine peut se retrouver dans la tourmente s’il passe du triple A aux lettres de déclassement comme le C. Dans ce contexte, pour regagner la faveur des investisseurs en matière de dettes publiques ou même, de manière préventive, pour éviter la dégradation de leur note, les États mettent souvent en place des mesures d’économies sur les dépenses (santé, retraites…) ou des réformes structurelles sur le marché du travail.
Les pays riches semblent moins sensibles aux notations. En même temps, les notes sont relatives les unes aux autres et même avec une note dégradée, les bons élèves restent toujours en tête du classement. Baisser les notes de la première ou de la sixième puissance mondiale n’empêche pas les acteurs financiers de se tourner vers leurs titres de dettes souveraines, qui restent en comparaison beaucoup plus intéressants que ceux de la majorité des pays.
Le triple A est une notation qui s’inscrit dans la dynamique de l’évaluation permanente de la performance. C’est le jeu de la concurrence qui amène à évaluer tout et n’importe quoi et à en faire ensuite des classements. Comme toute notation, celle-ci dépend des critères du correcteur. Si le correcteur croit en l’autorégulation des marchés financiers, alors il est capable de mettre la meilleure note à des paquets de crédits contenant des subprimes. C’est exactement ce qui s’est passé et qui a conduit à la plus grande crise financière depuis celle de 1929.