Les coopératives féminines, un levier d’émancipation et de résilience économique
Les coopératives féminines se sont imposées comme un pilier essentiel de l’intégration socio-économique des femmes au Maroc, leur offrant une source de revenus stable et durable. En effet, ces structures ont permis à des milliers de femmes de sortir de la pauvreté et de gagner en indépendance financière. Cependant, malgré ces avancées notables, le secteur coopératif demeure confronté à des défis majeurs, particulièrement en période de crise économique.
Depuis la fin du deuxième millénaire, le nombre de coopératives féminines a connu une croissance exponentielle, passant de 165 à plus de 6 894 aujourd’hui, représentant ainsi 15 % du total des coopératives au Maroc. Les femmes constituent 34 % des membres du secteur coopératif, soit 232 331 femmes, dont 66 852 sont engagées dans des coopératives exclusivement féminines, tandis que les autres participent à des coopératives mixtes.
La répartition géographique de ces coopératives montre une concentration notable dans la région Souss-Massa-Drâa (22 %), suivie des régions du Sud (21 %), de Fès-Meknès (12,31 %) et de Marrakech-Asfi (11,59 %). Ces coopératives regroupent plus de 27 290 membres, avec une moyenne de 10 membres par coopérative. Bien que les données officielles sur le volume des transactions réalisées par ces coopératives soient inexistantes, les experts estiment que l’économie coopérative contribue à environ 20 % du revenu national brut, soit environ 230 milliards de dirhams.
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Au cours des deux dernières décennies, le Royaume a investi des fonds considérables et déployé de nombreux efforts pour promouvoir l’économie solidaire. Toutefois, le secteur n’a pas encore atteint sa pleine maturité et nécessite une nouvelle approche pour devenir un acteur économique moderne et un moteur de croissance.
Dans ce contexte, les coopératives féminines ont diversifié leurs activités, s’aventurant dans des domaines tels que l’ostréiculture, l’industrie du fer forgé et l’agroalimentaire. Le secteur coopératif, composante essentielle de l’économie sociale, vise à améliorer les conditions de vie de ses membres, en particulier des femmes, qui trouvent dans ce mécanisme un moyen d’améliorer leur statut et de sortir de la marginalisation.
La majorité de ces coopératives opèrent dans le secteur agricole, produisant des biens tels que l’huile d’argan et l’huile d’olive, ou les transformant en produits cosmétiques. Cependant, le secteur reste vulnérable aux crises, comme l’a démontré la pandémie de Covid-19, qui a durement frappé les coopératives actives dans le tourisme et l’artisanat, en raison de la chute de la demande pour ces services.
Ainsi, les coopératives féminines continuent de jouer un rôle crucial dans l’émancipation économique des femmes marocaines, tout en contribuant de manière significative à l’économie nationale.