Maroc : Hausse des défaillances d’entreprises en 2024

L’année 2024, a été marquée par une hausse significative de défaillances d’entreprises, cela est corrélé aux délais de paiement. Les métropoles du Royaume sont fortement impactées par ce phénomène, plusieurs secteurs subissent de plein fouet cette vague de défaillances notamment le commerce (33%), le BTP (15%), le transport (9%), et l’industrie manufacturière (7%). 99% des entreprises défaillantes sont des TPE.

Lors de l’année 2024, une nouvelle loi est entrée en vigueur sur les délais de paiement, en effet, les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter. Par ailleurs, le nombre de défaillances d’entreprises a atteint 7.659, soit une hausse de 14% par rapport à la même période de l’année en 2023.

Un taux de croissance restant néanmoins stable sur les quatre dernières années. Lorsqu’on observe l’évolution du taux de défaillances entre le premier semestre de l’année 2021 et celui de 2024, le taux de croissance annuelle en moyenne a progressé de 14%.

La ville de Tanger reste la ville avec le taux de défaillances le plus élevé, avec une augmentation annuelle de 35%, suivie de Rabat à 30%, Agadir à 15% et Marrakech à 13%. Cependant Casablanca et Fès affichent les taux les plus faibles avec une variation annuelle de 7%. L’axe Casablanca-Rabat-Tanger représente seulement 43% des défaillances.

Le secteur du commerce est le plus touché, avec un taux de défaillances de 33%, suivi par l’immobilier (20%), BTP (15%), transport (9%) et industrie manufacturière (7%). Cependant certains secteurs ont connu une forte augmentation des défaillances entre 2023 et 2024, comme le secteur agricole (+24%) principalement due aux conditions climatiques défavorables et à l’inflation. Le secteur de la santé a connu des défaillances avec une augmentation de 24%, tandis que celles de l’hôtellerie et la restauration ont augmenté de 22%.

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Les défaillances d’entreprises sont majoritairement liées aux délais de paiement. Selon les experts d’Inforisk, au Maroc, 40% des défaillances sont dues aux retards de paiement. Etant la première cause de mortalité des entreprises, d’après les experts. En effet, les retards de paiement/ impayés impactent directement le « cash-in » de l’entreprise.

Dans l’entreprise, l’absence de trésorerie est directement responsable de son insolvabilité. D’ailleurs, le législateur a mis en place la loi 69-21 sur les délais de paiement, qui aura un impact positif à moyen terme notamment sur les retards de longues durées.

Les entreprises de petites tailles sont en tête des catégories d’entreprises les plus défaillantes, avec une part de 99,3% suivi des PME (0,6%) et des grandes entreprises (0,1%). Un triptyque gagnant permet de se prémunir contre le risque d’impayés avant toute transaction. Il s’agit de trois domaines tels que la Data, Process et SI. Pour la data, elle permet de prendre la bonne décision au bon moment, compte tenu des informations collectées sur son futur client. Les process de recouvrement permettent de s’assurer en interne que chaque fonction de l’entreprise réalise les tâches qu’elle doit effectuer au bon moment et assurer un recouvrement optimal des créances. Au niveau du système d’information, les experts expliquent qu’un système d’information idoine, matérialisé par un outil de gestion de portefeuille et de recouvrement, permet de compléter le dispositif.

La problématique des longs délais de paiement au Maroc, identifiés comme la première cause des défaillances d’entreprises, il faudrait se tourner vers des facteurs macroéconomiques et microéconomiques internes, notamment liés à l’environnement des affaires (délais de paiement, accès au financement ou aux marchés publics…). La problématique des délais de paiement est le principal facteur explicatif des difficultés d’entreprises. En effet, 99% des entreprises défaillantes sont des TPE, et que ces dernières ont subi des délais de paiement dépassant les 200 jours depuis de nombreuses années. Ayant un faible apport en capital social, avec une constitution fragile, beaucoup ne survivent pas et passent directement en liquidation judiciaire. Au niveau du Maroc, les dispositifs étatiques mis en place durant l’année Covid ont disparu dès 2021.

La loi 69-21, à savoir les entreprises de plus de 50 millions de dirhams de chiffre d’affaires depuis 2023 et les entreprises entre 10 et 50 millions de dirhams de chiffre d’affaires en 2024. Les entreprises veulent respecter les échéances contractuelles pour les factures émises depuis le 1er juillet 2023. La problématique du stock de 340 milliards de dirhams au 1er juillet 2023, n’entre pas dans le cadre de la loi, n’est pas réglé. Au niveau de l’environnement macroéconomique, qui est stable, national et international dans lequel nous évoluons en ce moment, les hypothèses conservatrices et les défaillances de personnes morales pourraient atteindre environ 16.300 sociétés en 2024, soit une progression attendue d’environ 14% par rapport à 2023.

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