La commission de l’Union africaine en passe de renouveler ses instances

À la veille des élections de février 2025 pour la Commission de l’Union africaine, l’organisation se trouve à un tournant décisif. Alors que les candidats aux postes clés doivent être annoncés le mardi 6 août 2024, la guerre de positionnement fait rage.  

L’UA se retrouve dans une période charnière de sa gouvernance. Les postes clés de cette commission seront redistribués dans les prochains jours. Ainsi donc, la Commission de l’Union africaine (CUA) se prépare à une nouvelle direction, avec les candidats aux huit postes les plus élevés devant être annoncés d’ici demain, mardi 6 août 2024.

Dans l’esprit des réformes tant vantées de l’UA, les élections de février 2025 devraient être une compétition d’idées. En effet, la période précédant les élections est une bonne occasion d’évaluer la pert inence de l’UA. Pour éviter de devenir obsolètes, les États membres de l’UA et les candidats à la Commission de l’UA devraient discuter d’au moins trois questions principales : les pouvoirs du président de la Commission, la capacité de l’UA à faire la paix, et la réforme institutionnelle.

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De leurs côtés, les aspirants commissaires de l’UA doivent présenter leurs idées novatrices pour traiter ces trois questions et d’autres questions clés. Bien que les chefs d’État et de gouvernement élisent les nouveaux commissaires en 2025, l’incapacité à résoudre ces problèmes pourrait toutefois semer les graines d’une désintégration progressive du multilatéralisme africain en minilatéralisme.

À mesure que la concurrence mondiale s’intensifie et que l’aide au développement diminue, le poids stratégique de l’UA dépendra de la capacité de sa Commission à tenir ses promesses, malgré ses limites. À moins qu’elle ne le fasse en 2025, la descente de l’UA dans l’insignifiance serait accélérée, comme cela est arrivé à son prédécesseur, l’Organisation de l’unité africaine (OUA), à la fin des années 1990.

Pourtant, les rumeurs sur les candidats potentiels et les rivalités interrégionales risquent d’empêcher les débats indispensables sur les enjeux de cette élection, comme cela s’est produit lors des élections précédentes, en 2016 et 2017.

En revanche, l’Union africaine peut être fière d’un certain nombre de réalisations au cours de la dernière décennie, notamment le lancement de l’Agenda 2063, la réforme institutionnelle, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), ainsi que l’adhésion au G20. Néanmoins, l’UA et le multilatéralisme africain en général ont besoin d’un nouvel élan. L’Agenda 2063 ne définit pas le type d’organisation intergouvernementale dont l’Afrique aura besoin à l’avenir. De plus, l’absence de réponses unifiées et de responsabilité face aux coups d’État et aux pratiques de gouvernance déstabilisantes montre les limites des mécanismes de sécurité collective adoptés par l’Afrique au début des années 2000.

En outre, les conflits prolongés (Somalie, Sud-Soudan, Sahel, Grands Lacs) et les nouveaux conflits (Cameroun, Éthiopie, Soudan) compliquent la construction de l’État en Afrique et empêchent le Conseil de paix et de sécurité de l’UA de fonctionner efficacement. À l’exception de la Somalie, l’UA n’a pas été la première à intervenir dans les conflits violents en Afrique cette année.

Il convient ainsi d’examiner en profondeur la question des pouvoirs du président de la Commission de l’UA. Cette question est depuis longtemps une pomme de discorde entre les États membres et la Commission. Le passage du Secrétariat à la Commission n’a pas modifié le point de vue des États membres, selon lequel le président reste le « premier parmi ses pairs » et non le président de la Commission.

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