L’or atteint un sommet historique à 2500 dollars l’once
En période d’incertitudes, l’or constitue une valeur refuge pour nombre de particulier, entreprises et Etats. Aujourd’hui les crise successives et juxtaposées n’ont fait que valoriser le métal jaune, en lui faisant atteindre 2500 dollars l’once. Cela est notamment dû par les anticipations croissantes d’une baisse prochaine des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine.
L’or constitue la valeur refuge par excellence. Alors même qu’il ne génère aucun revenu, contrairement aux actions et aux obligations, le cours de l’once d’or fin (31 grammes) a progressé de près de 10% pendant le mois de février 2022, marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Plus tôt, entre janvier et août 2020, pendant la récession mondiale d’une grande ampleur, provoquée par la pandémie de Covid-19, l’or avait vu son cours bondir de plus de 20%. Les cours de l’or se sont par la suite envolés suite à la crise des subprimes en 2008 et des dettes publiques au sein de la zone euro : entre janvier 2008 et août 2012, la valeur de l’or a ainsi progressé de près de 100%.
Dans ce continuum, l’or profite d’une conjoncture internationale favorable, cela présage que son prix pourrait continuer à augmenter si les prévisions économiques actuelles se maintiennent.
Plusieurs éléments permettent de rendre compte de la forte progression des cours de l’or. En premier lieu, l’or est considéré comme une valeur refuge : il demeure une valeur recherchée en période de crise ou d’incertitude. Aujourd’hui, la demande pour l’or est stimulée par les perspectives incertaines quant à la solidité de l’économie mondiale et les tensions géopolitiques. Ces dernières sont nombreuses : guerre en Ukraine, guerre Israël-Hamas, crise entre Taiwan et la Chine, élection présidentielle américaine en novembre prochain.
Par la suite, l’anticipation d’un assouplissement prochain des politiques monétaires menées par les plus importantes banques centrales, dont la Réserve Fédérale (FED) pour les Etats-Unis et la Banque centrale européenne (BCE) pour la zone euro, stimule les cours de l’or. Ces dernières ont en effet annoncé qu’elles allaient procéder à une baisse de leurs taux d’intérêt directeurs dans le courant de l’année 2024, ce qui aura pour conséquence une diminution des taux d’intérêts nominaux. Dans ces conditions l’un des inconvénients majeurs de l’or comparativement à d’autres actifs – il ne génère aucun revenu irrégulier, à la différence de la plupart des actions et obligations – devrait se réduire, ce qui devrait rendre le métal jaune encore plus attractif.
Enfin, les cours de l’or sont soutenus par les achats opérés tant par des particuliers, des entreprises que par les banques centrales du monde entier. Cela est vrai pour les banques centrales des pays émergents qui souhaitent diversifier leurs réserves.
Au vu du contexte géopolitique mondial parsemé de turbulences. Le prix de l’or a franchi pour la première fois de son histoire le seuil des 2500 dollars l’once. Cette forte hausse est attribuable à des données décevantes concernant le marché immobilier américain, cela n’a qu’a fait renforcer les spéculations sur des réductions plus rapides et plus importantes des taux d’intérêts aux Etats-Unis.
Ainsi, lorsque les taux d’intérêts sont bas, l’or devient plus attractif pour les investisseurs, car il ne génère pas de rendement direct et son coût d’opportunité diminue en comparaison des actifs à intérêt.
Les tensions géopolitiques exacerbées et les fluctuations économiques, continuent de favoriser la demande d’actifs refuges comme l’or. Les perspectives à moyen terme montrent que si la tendance des taux baissiers se confirme, le métal précieux pourrait connaitre de nouveaux sommets historiques, renforçant ainsi son rôle de valeur refuge en période d’instabilité.