Variole du Singe et varicelle: Dr Tayeb Hamdi dresse un tableau comparatif des deux maladies
Dans un contexte où les maladies virales continuent de poser d’importants défis de santé publique, il devient essentiel de distinguer clairement les différentes affections pour mieux orienter le diagnostic et la gestion des cas. Bien que la variole du singe (également connue sous le nom de Mpox) et la varicelle présentent des similitudes, notamment par les lésions cutanées qu’elles provoquent, ces deux maladies sont fondamentalement différentes. Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, nous éclaire sur ce sujet crucial.
Tout d’abord, Dr Tayeb Hamdi souligne que bien que la variole du singe et la varicelle puissent sembler similaires au premier abord, leurs manifestations cliniques divergent de manière significative. Les signes précoces des deux maladies incluent des symptômes généraux tels que la fièvre, les maux de tête, la fatigue, et la perte d’appétit. Cependant, le Dr Hamdi note que les symptômes précurseurs de la variole du singe sont généralement plus intenses. À côté des symptômes communs comme la fièvre et les maux de tête, le Mpox provoque aussi fréquemment des frissons, des maux de gorge, des toux, ainsi que des douleurs musculaires plus prononcées. Un signe distinctif fondamental mentionné par Dr Hamdi est le gonflement des ganglions lymphatiques observé dans les cas de variole du singe, un phénomène absent dans les infections de varicelle.
Les différences se poursuivent lorsque l’on examine les caractéristiques des lésions cutanées. Dr Tayeb Hamdi explique que les lésions provoquées par la variole du singe tendent à être plus grandes et plus profondes. De plus, elles peuvent toucher les paumes des mains et les plantes des pieds, une occurrence qui n’apparaît pas dans la varicelle. Ce dernier se développe typiquement à travers plusieurs étapes : des macules rouges ou roses qui deviennent prurigineuses, évoluant en papules, puis en vésicules et pustules, avant de former des croûtes qui tombent.
Dr Hamdi souligne une autre différence critique : l’évolution des lésions cutanées. Dans le cadre de la variole du singe, toutes les lésions présentent le même stade de développement simultanément, un contraste avec la varicelle où les lésions peuvent être à des stades différents de maturation, dues à leur développement en deux ou trois poussées distinctes. Bien que la variole du singe puisse durer plus longtemps, jusqu’à quatre semaines, la varicelle se résout généralement en une dizaine de jours.
En matière de mode de transmission, Dr Tayeb Hamdi clarifie que le virus responsable de la variole du singe pénètre dans l’organisme par les voies respiratoires, par le contact avec les muqueuses et par les lésions cutanées. À l’inverse, la varicelle se propage principalement par voie respiratoire, ce qui a des implications sur les mesures de contrôle des épidémies et la prévention.
L’impact sur la santé publique est notablement différent entre les deux maladies soutient Dr Hamdi, qui attire l’attention sur le fait que la mortalité associée à la varicelle est relativement rare de nos jours dans les populations bénéficiant d’une vaccination adéquate. Cependant, la variole du singe présente un défi plus sérieux avec un taux de mortalité estimé actuellement à 3,6 % dans la population générale et allant jusqu’à 10 % chez les enfants.