Recensement national : Un budget de 1,5 MMDH pour la collecte d’informations
Le Maroc s’apprête à lancer une opération d’envergure nationale : le recensement général de la population et de l’habitat, qui se déroulera du 1er au 30 septembre 2024. Avec un budget global s’élevant à 1,46 milliard de dirhams, cet effort de collecte de données vise à obtenir des informations précises et actualisées sur la population marocaine, un élément essentiel pour le développement des politiques publiques et la planification économique.
Une part significative de ce budget, précisément 970 millions de dirhams, sera allouée à l’indemnisation des 50 000 agents recenseurs recrutés pour mener à bien cette opération. Ce montant représente environ 67 % du budget total qui a été alloué au Haut-Commissariat au Plan (HCP) pour la période allant de 2022 à 2025. Lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, Ahmed Lahlimi, le responsable du HCP, a insisté sur la nature nationale et souveraine de cette opération, soulignant son importance cruciale pour l’identité marocaine. Il a également appelé la population à participer activement et à coopérer pour garantir le succès de ce décompte démographique.
Le recensement vise à collecter des données sur divers aspects de la vie quotidienne des Marocains, notamment l’éducation, la santé, les services sociaux, ainsi que les besoins fondamentaux en matière d’eau et d’électricité. Il est à noter qu’aucune information relative aux salaires, aux coordonnées bancaires, aux libertés individuelles ou aux croyances religieuses ne sera sollicitée, répondant ainsi à certaines inquiétudes exprimées par des groups de la communauté chrétienne au Maroc.
La sélection des 50 000 agents recenseurs a été réalisée avec soin et rigueur, garantissant un personnel qualifié et formé efficacement. Parmi eux, 60 % sont des étudiants, 32 % sont des enseignants et 5 % des fonctionnaires. Il est à souligner que la composition de cette équipe inclut une forte proportion de femmes et de jeunes, illustrant ainsi l’engagement du pays à promouvoir l’égalité des genres et à impliquer la jeunesse dans des initiatives nationales.
Pour cette septième édition du recensement, une attention particulière est accordée à la couverture de toutes les catégories de la population, que ce soit en milieu urbain ou rural. Ce recensement sera en effet le premier à inclure les migrants et les résidents étrangers de manière formelle, une avancée notoire qui témoigne d’une volonté d’intégration et de reconnaissance de la diversité démographique du Maroc.
Au cours de la conférence, Ahmed Lahlimi a exprimé sa reconnaissance envers les diverses parties prenantes qui ont contribué à la préparation du recensement, y compris le ministère de l’Intérieur, les responsables régionaux tels que les walis et les gouverneurs, ainsi que les organisations internationales comme l’ONU. Cette coopération interinstitutionnelle est essentielle pour assurer un processus de recensement efficace et fiable.
En perspective, les résultats de ce recensement seront cruciaux pour l’élaboration de politiques publiques éclairées, mais également pour le développement socio-économique du pays. En fournissant une base de données solide, le recensement pourra guider la répartition des ressources et l’implémentation de programmes adaptés aux besoins spécifiques des différentes régions et communautés.
Ce recensement s’inscrit également dans un contexte global où la gestion des données démographiques prend une importance croissante. À l’ère des technologies de l’information et de la communication, le Maroc doit non seulement recueillir des données, mais aussi les analyser et les interpréter correctement pour anticiper les besoins futurs et relever les défis de développement. Ainsi, cette opération est bien plus qu’un simple exercice statistique ; elle représente un enjeu vital pour la stratégie de développement durable du pays.