Affaire Groupe Al Khair : Nouvelle audience au tribunal de Tanger
Le 11 septembre 2024, le juge d’instruction du tribunal de Tanger convoquera à nouveau les suspects de l’affaire « groupe Al Khair ». L’enquête, initiée en juillet après des plaintes pour escroquerie, révèle une fraude massive liée à une tontine, avec des montants collectés atteignant plusieurs dizaines de millions de dirhams.
Le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tanger va convoquer à nouveau, le mercredi 11 septembre 2024, les personnes arrêtées dans le cadre de l’affaire dite « groupe Al Khair ». Depuis le début de l’enquête, le nombre de plaintes a continuellement augmenté, avec une forte proportion de plaintes venant de femmes ayant perdu des sommes importantes après avoir investi dans une tontine. Cette forme d’épargne collective, censée promettre des rendements attractifs, s’est révélée être une fraude massive.
Les forces de sécurité intensifient leurs efforts pour retrouver d’autres membres du groupe mentionnés dans les plaintes déposées. Il est à signaler que certains suspects ont déjà quitté le pays pour échapper aux poursuites. Les onze accusés, dont neuf femmes, avaient été présentés au procureur du roi près le tribunal de première instance de Tanger au début du mois d’août. Ce dernier a ordonné leur placement en détention provisoire en attendant la suite de l’enquête.
Pour rappel, l’affaire a éclaté en juillet, lorsque l’une des responsables du groupe WhatsApp « groupe Al Khair » a été interpellée à la suite de plaintes d’escroquerie déposées par quatre membres du groupe. Cette femme avait rejoint le groupe en mars 2022 à l’invitation d’une amie. Au départ, elle avait investi 3 600 dirhams et, après six mois, elle avait récupéré 8 900 dirhams, réalisant ainsi un bénéfice net de 5 300 dirhams. Séduite par ce retour sur investissement, elle a réussi à persuader plusieurs autres femmes de rejoindre le groupe. Ces nouvelles participantes ont commencé à lui remettre d’importantes sommes d’argent, qu’elle a ensuite transférées à la responsable du groupe.
Avec la croissance rapide du nombre d’adhérents, les créateurs de cette épargne collective ont été contraints de former de nouveaux groupes pour gérer les cotisations. Les dernières estimations indiquent que les montants totaux collectés s’élèvent à plusieurs dizaines de millions de dirhams.
La dénonciation de cette fraude est survenue après une altercation entre la présidente du groupe Al Khair et la directrice concernant les recettes de la « caisse de garantie ». Face à l’augmentation rapide du nombre d’adhérents, qui avait atteint plusieurs milliers, et aux cotisations totalisant des milliards de centimes, la directrice a incité les responsables des groupes à porter plainte contre la présidente. Ce conflit interne a alors révélé l’ampleur de la fraude, entraînant l’ouverture d’une enquête plus approfondie et la prise de mesures judiciaires contre les personnes impliquées.