Foodex: Le Maroc et la FAO unissent leurs efforts face au défi de la souveraineté alimentaire

Sous le thème « Le Green Deal et les nouveaux enjeux de durabilité pour les exportations marocaines vers l’Union Européenne », une conférence internationale s’est tenue à Agadir le vendredi 20 septembre 2024. Cet événement a réuni experts et professionnels des secteurs agroalimentaires marocain et européen. La rencontre, largement couverte par la presse, notamment *Maroc Diplomatique*, visait à analyser les répercussions de la nouvelle politique environnementale européenne et à explorer les opportunités qu’elle pourrait offrir aux échanges commerciaux entre le Maroc et l’Europe.

S’adressant à Maroc Diplomatique, M. Luis Dias Pereira, économiste au Centre d’Investissement de la FAO, a déclaré : « Ce partenariat entre la FAO et les institutions marocaines, notamment le ministère de l’Agriculture et Morocco Foodex, est crucial pour l’avenir de l’agriculture au Maroc, mais aussi pour les autres pays membres de la FAO. Nous travaillons ensemble sur des thématiques fondamentales, avec une portée qui dépasse les frontières nationales. » Il a ajouté que cet échange d’expériences et d’expertises, notamment sur les enjeux environnementaux, est une opportunité pour tous les acteurs de se préparer aux défis futurs de la durabilité.

Lors du premier panel intitulé « Vers un système agroalimentaire durable », les discussions se sont orientées vers les évolutions complexes de la consommation de viande à l’échelle mondiale et leur impact socio-économique, en particulier dans les pays où l’élevage et l’agriculture jouent un rôle culturel et économique central.

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Un exemple marquant est celui des pays d’Amérique du Sud, notamment l’Argentine, où 80 % de la population est urbanisée. Malgré cette urbanisation, la consommation de viande continue d’augmenter, soulevant des questions cruciales sur la gestion de l’emploi dans le secteur de l’élevage. La réduction de la production de viande pourrait avoir des répercussions sur les éleveurs, particulièrement dans des pays comme le Maroc, où l’élevage constitue une source de subsistance majeure.

En France, où la tradition de l’élevage est profondément enracinée, notamment avec la production de lait et de fromage, la transition vers une agriculture moins dépendante de l’élevage soulève également des défis. Il est essentiel d’adopter des solutions tenant compte des réalités culturelles et territoriales spécifiques à chaque région.

Parallèlement, la consommation de fruits et légumes représente une opportunité de croissance. Bien qu’une accélération ait été observée, une décélération récente, notamment en France, indique que l’adoption des produits végétaux n’est pas encore généralisée. Il est donc nécessaire de poursuivre les efforts pour encourager une alimentation plus végétale.

Les politiques alimentaires, à l’image de la stratégie européenne « De la ferme à la table », visent à équilibrer les priorités énergétiques et alimentaires tout en intégrant les enjeux environnementaux. Toutefois, leur mise en œuvre est complexe, notamment pour les pays où l’élevage joue un rôle économique crucial.

Ces réflexions, rapportées par *Maroc Diplomatique*, ont mis en lumière l’importance d’accompagner les acteurs du secteur agricole dans cette transition vers des pratiques plus durables, en tenant compte des spécificités locales et des réalités culturelles des pays concernés.

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