Urgence hydrique : Quand le bassin du Sebou cristallise les attentions

Le bassin hydraulique du Sebou, pilier fondamental de l’approvisionnement en eau du Maroc, fait face à des défis croissants malgré les efforts déployés pour sécuriser les ressources en eau potable, d’irrigation et industrielles. Avec une population en pleine expansion et un climat de plus en plus erratique, la pression sur cette région stratégique s’intensifie.

Malgré les efforts continus pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable, en eau d’irrigation et pour répondre aux besoins industriels, le bassin hydraulique du Sebou reste confronté à des défis majeurs. Ceux-ci, amplifiés par des facteurs naturels et humains, exigent des solutions coordonnées et des investissements massifs pour assurer un avenir durable à cette région stratégique du Maroc.

Pour répondre à ces enjeux, un budget de plus de 15 milliards de dirhams a été alloué à un vaste programme de construction de barrages et à d’autres projets liés à la gestion des ressources hydriques. Ce programme s’inscrit dans le cadre du nouveau schéma directeur d’aménagement intégré du bassin du Sebou, qui doit être mis en œuvre d’ici 2050. Il a pour ambition de répondre aux besoins croissants en eau tout en tenant compte des impératifs liés au changement climatique, à l’urbanisation et à l’évolution démographique.

Ce schéma directeur suit les orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a souligné la nécessité de garantir 100 % des besoins en eau potable de la population et de couvrir 80 % des besoins agricoles en eau d’irrigation. Ces objectifs ambitieux sont cruciaux pour la sécurité hydrique de la région, mais ils se heurtent à une série de défis que le programme doit surmonter.

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Cet enjeu est exacerbé par le changement climatique, qui entraînera une baisse des précipitations de 10 % dans la région méditerranéenne, provoquant une réduction de 20 % des apports en eau, ce qui aggravera les tensions hydriques. Cet aspect est exacerbé par le changement climatique, qui entraînera une baisse des précipitations de 10 % dans la région méditerranéenne, provoquant une réduction de 20 % des apports en eau, ce qui aggravera les tensions hydriques.

Par ailleurs, la surexploitation des nappes phréatiques est une menace grave pour la durabilité des ressources en eau. Le déficit de recharge des nappes phréatiques dépasse actuellement 268 millions de mètres cubes par an, nécessitant des mesures urgentes pour remédier à cette situation critique.

De plus, la pollution de l’eau est un autre enjeu clé, avec seulement 59 % des eaux usées domestiques et 30 % des eaux usées industrielles traitées, ce qui, selon les experts, dégrade la qualité des ressources en eau et pose des risques pour les écosystèmes et la santé publique.

L’envasement des barrages, qui réduit leur capacité de stockage, est également un problème préoccupant. Chaque année, environ 31 millions de mètres cubes de capacité sont perdus en raison de ce phénomène, compromettant ainsi une gestion efficace des ressources en eau.

La région fait face à des risques accrus d’inondations. Selon les données disponibles, 178 points critiques exposés aux inondations sont identifiés, notamment dans la plaine occidentale.

Pour relever ces défis, le programme d’investissement prévoit la construction de 10 grands barrages d’ici 2050, dont quatre sont actuellement en cours, ainsi que de 40 petits barrages. De plus, un effort sera fait pour la réutilisation de 27,2 millions de mètres cubes d’eaux usées, afin de réduire la pression sur les ressources naturelles.

Le Maroc dispose déjà de 141 barrages collinaires, et la construction de 40 petits barrages supplémentaires a été lancée. En effet, un nouveau programme, dédié aux barrages collinaires, sera mis en place pour la période 2025-2027, en réponse aux critiques concernant la construction de grands barrages dans les zones semi-arides, où des risques d’envasement et d’évaporation rapide sont présents.

Ces infrastructures hydrauliques, notamment dans le centre-est et l’Oriental, ont prouvé leur utilité lors des récentes intempéries, en amortissant les effets des fortes pluies qui ont touché Tata, Errachidia, Taroudant et Guelmim. Cette dernière, sévèrement frappée par des inondations en 2014, a cette fois été épargnée grâce à ces installations. Ces projets en cours et à venir permettront non seulement de mieux protéger les zones concernées des inondations, mais aussi d’atténuer le stress hydrique dans ces régions.

Les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indiquent que le centre-est du Maroc pourrait connaître davantage de phénomènes climatiques extrêmes à l’avenir. Le ministère concerné est bien conscient de cette urgence, comme l’ont montré les récentes précipitations et les pluies torrentielles. Ainsi, cela renforce la nécessité d’achever rapidement les 15 barrages en cours de construction pour garantir la collecte et la conservation des ressources en eau, minimisant ainsi leur perte.

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