(Vidéo) AICC: les entreprises culturelles ont augmenté de 33% entre 2019 et 2023
Ces dernières années, le monde a vécu une crise sans précédent qui a plongé bien des secteurs, notamment celui de la culture, dans l’incertitude et la stagnation. En dépit de cette tempête mondiale, ce secteur a prouvé sa résilience et son potentiel d’innovation, grâce à un soutien sans faille et une volonté commune de réinventer ses structures. En marge de l’ouverture officielle de la 2ème édition des Assises des Industries Culturelles et Créatives (AICC), Mme Neila Tazi, Présidente de la Fédération des Industries Culturelles Créatives, a livré un discours empreint de détermination, soulignant l’importance vitale de la culture dans notre société.
« Il y a trois ans, le secteur culturel s’est brutalement arrêté, » commence Mme Tazi, évoquant une époque marquée par l’isolement et l’insécurité économique. Cependant, cette période difficile a aussi rappelé à tous l’importance des arts comme compagnons fidèles en temps de solitude. « Nos plus fidèles compagnons sont les livres, les films, la poésie, le cinéma, la télévision et la musique, » souligne-t-elle, mettant en lumière le rôle de la culture pour le bien-être émotionnel et mental.
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Malgré les défis, le secteur culturel a réussi une véritable renaissance. « Entre 2019 et 2023, le nombre d’entreprises du secteur a augmenté de 33%, » annonce Mme Tazi, citant les dernières statistiques obtenues, témoignant ainsi du dynamisme retrouvé de l’industrie. En parallèle, le nombre d’employés déclarés a connu une hausse de 20%, renforçant l’importance économique des industries culturelles. Ces chiffres, fournis par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), démontrent une reprise vigoureuse, soutenue par des politiques publiques audacieuses et un écosystème en pleine synergie.
« Le secteur des ICC est le plus grand employeur dans le monde pour les jeunes âgés entre 16 et 30 ans, avec 50 millions d’emplois, » précise-t-elle, citant les déclarations du président de la CGEM. En outre, l’égalité des genres est un véritable atout de cette industrie, où 50% des emplois sont occupés par des femmes, faisant des ICC un modèle d’inclusivité en parité. Cette dimension sociétale est cruciale, car « les jeunes et les femmes sur le marché du travail sont devenus une véritable priorité, » souligne Mme Tazi.
Le secteur ne cesse de croître. À l’échelle mondiale, les industries culturelles et créatives enregistrent une croissance de 8%, supérieure à celle de nombreux secteurs traditionnels. Ces indicateurs révélateurs soulignent l’urgence d’un engagement renouvelé envers les ICC pour stimuler l’économie tout en préservant l’expression culturelle. « Investir dans la culture, c’est un investissement gagnant pour tous, » affirme Mme Tazi, insistant sur l’importance de saisir cette opportunité unique.
Partenariats et coopération intersectorielle
Pour concrétiser ces ambitions, des collaborations public-privé sont essentielles. « Une des recommandations du Conseil économique social et environnemental était de créer une cité des industries culturelles créatives au Maroc, » rappelle Mme Tazi, soulignant l’impact potentiel d’un tel projet pour propulser l’innovation et soutenir les créateurs. Le succès des ICC réside également dans leur capacité à engendrer des synergies avec d’autres secteurs tels que l’économie numérique, le tourisme, l’artisanat et les médias.
Dans son discours, Mme Tazi réitère la vision commune d’un développement inclusif, durable et respectueux du patrimoine culturel. « Nous revenons devant vous aujourd’hui avec une assurance et une conviction encore plus grande qu’en 2019, » déclare-t-elle, mue par la vision royale de Sa Majesté, le roi, et soutenue par un gouvernement engagé, ainsi qu’un secteur privé volontaire. Il s’agit là d’un appel vibrant à l’unité et à l’action pour inscrire les industries culturelles et créatives marocaines dans une nouvelle trajectoire de croissance mondiale, fondée sur l’innovation et l’égalité.
Ainsi, les Assises des Industries Culturelles et Créatives se posent en témoin de la détermination du Maroc à asseoir son rayonnement culturel tout en appuyant le potentiel créatif de sa jeunesse et en instaurant une économie culturelle résolument tournée vers l’avenir.