Intelligence artificielle : les universités marocaines peinent à attirer les étudiants

Malgré l’importance croissante de l’intelligence artificielle au niveau mondial et les efforts des autorités pour adapter l’offre de formation, certaines filières spécialisées dans ce domaine peinent à susciter l’engouement des étudiants marocains. La Faculté des sciences de Meknès a récemment fermé sa filière en intelligence artificielle faute de candidats, reflétant une tendance plus large qui interpelle l’avenir de la formation dans ce secteur stratégique.

Les choix de spécialisation des étudiants marocains dans les universités révèlent une tendance marquée par un désintérêt croissant pour certaines disciplines pourtant porteuses d’avenir, telles que l’intelligence artificielle. Malgré le potentiel prometteur de ce domaine, tant sur le marché de l’emploi national qu’international, un nombre limité d’étudiants choisissent de s’y orienter. Cette situation soulève des questions sur les motivations des étudiants, qui semblent privilégier des filières plus traditionnelles ou perçues comme offrant une stabilité à court terme.

Le manque d’attractivité de certaines filières spécialisées met ainsi en lumière la nécessité pour les universités de repenser leur approche pédagogique et de promouvoir davantage les avantages à long terme de ces formations émergentes.

La Faculté des sciences de Meknès a récemment révélé une tendance préoccupante dans les choix de spécialisation des étudiants marocains à l’université. En effet, malgré le potentiel prometteur de certaines disciplines comme l’intelligence artificielle, la filière dédiée à cette spécialité n’a pas réussi à attirer suffisamment d’étudiants. Ce manque d’intérêt a conduit l’Université Sultan Moulay Ismaïl, dont dépend la faculté, à prendre la décision de fermer cette filière en raison d’un très faible taux d’inscriptions.

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Dans une déclaration officielle, la faculté a précisé que, face à la rareté des inscriptions sur la liste principale et au faible nombre de candidats ayant passé les examens d’entrée, il devenait impossible de maintenir cette filière ouverte. Cette décision est symbolique d’une tendance plus générale au Maroc, où certaines filières pourtant stratégiques peinent à susciter l’intérêt des étudiants.

En outre, cette fermeture fait écho à un autre événement récent. L’École supérieure de l’éducation et de la formation, rattachée à l’Université Ibn Tofaïl à Kénitra, n’a pu admettre qu’un seul étudiant après les examens pour accéder à la troisième année de licence en éducation, dans la spécialité « enseignement secondaire en mathématiques ». Cette situation révèle une désaffection croissante pour des domaines pourtant essentiels au développement technologique et éducatif du pays.

Face à ce constat, plusieurs établissements d’enseignement supérieur au Maroc cherchent à intégrer l’intelligence artificielle dans leurs programmes. Cette dynamique a été renforcée par l’appel du ministre de l’Enseignement supérieur à adapter les offres de formation aux évolutions rapides des secteurs technologiques, notamment en matière d’intelligence artificielle. Le ministre a souligné la nécessité de promouvoir l’usage de ces technologies dans les cursus universitaires pour répondre aux besoins futurs du marché de l’emploi.

Dans ce cadre, un partenariat a récemment été signé entre le ministère de la Transition énergétique et celui de l’Enseignement supérieur dans le cadre de la stratégie numérique du Maroc pour 2023. Cette collaboration vise à former 140 000 spécialistes d’ici 2030, un chiffre ambitieux qui nécessite la mobilisation des universités et des grandes écoles pour proposer des filières plus attractives.

En parallèle, des initiatives ont été prises pour encourager la recherche dans ce domaine. Les doctorants, par exemple, bénéficient d’une bourse spéciale allant jusqu’à 7 000 dirhams par mois sur une durée de trois ans, afin de renforcer la recherche scientifique et former une nouvelle génération d’enseignants spécialisés en intelligence artificielle.

Cependant, ce faible engouement pour l’intelligence artificielle au sein de certaines facultés contraste avec l’intérêt grandissant des jeunes pour ces technologies. En effet, le Maroc a récemment été classé parmi les premiers pays au monde en termes d’utilisation des applications d’intelligence artificielle par la jeunesse. Ce paradoxe soulève des interrogations sur la capacité du système universitaire à capter cet intérêt et à offrir des perspectives de formation attractives dans des secteurs aussi stratégiques.

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