Les sangliers nouvelle menace pour l’agriculture dans la région Souss-Massa

La multiplication des sangliers dans les régions rurales du Maroc menace gravement l’agriculture dans les régions du Souss-Massa et de Marrakech-Safi. Malgré les efforts des autorités, les agriculteurs restent impuissants face à ce fléau, limités par des restrictions légales. Les sangliers mettent en péril l’agriculture de subsistance et risque d’accélérer l’exode rural.

Dans de nombreuses régions rurales du Maroc, la prolifération des sangliers continue de susciter une vive inquiétude parmi les habitants. Ce problème persistant, qui affecte gravement l’agriculture locale, met en lumière les défis auxquels sont confrontés les petits agriculteurs et les communautés rurales dans leur lutte pour préserver leurs moyens de subsistance.

L’été dernier a été particulièrement difficile pour les cultivateurs de maïs, démontrant la rapidité alarmante avec laquelle la population de sangliers se multiplie. Cette situation met en évidence l’insuffisance des mesures actuelles mises en place par le ministère de l’Agriculture et des Eaux et Forêts pour contenir efficacement ce fléau. Les agriculteurs se trouvent dans une situation paradoxale : d’un côté, ils subissent les dégâts causés par les sangliers, et de l’autre, ils sont limités dans leurs actions par des restrictions légales qui leur interdisent toute intervention directe contre ces animaux.

À l’approche de la nouvelle saison agricole, qui coïncide avec la période de chasse, les représentants des communautés locales renouvellent leurs appels à l’organisation de battues dans les zones où la population de sangliers a atteint des niveaux critiques. Ces actions sont considérées comme essentielles pour protéger l’agriculture de subsistance et solidaire, pilier économique des populations locales en périphérie des zones urbaines.

Il est important de noter que des efforts ont déjà été entrepris par les autorités. Durant la saison agricole 2021 et 2022, le ministère avait prévu environ 1600 battues dans le cadre de son programme national de régulation des sangliers. Des pièges avaient même été installés dans certaines zones où les battues s’étaient avérées insuffisantes. Cependant, face à l’ampleur du problème, les habitants des régions touchées demandent instamment la poursuite et l’intensification de ces initiatives dans les mois à venir, dans l’espoir de réduire significativement les dommages causés par ces animaux.

Cependant, la région du Souss-Massa est particulièrement affectée par cette problématique. Bien que la population de sangliers ait diminué par rapport aux années précédentes, le problème persiste et continue de freiner les investissements agricoles des citoyens sur leurs terres. Les petits agriculteurs de la région se trouvent dans l’impossibilité de se lancer dans des activités agricoles sans disposer de moyens de protection adéquats, tels que des filets ou des clôtures pour protéger leurs champs. Les sangliers, attirés par les zones humides ou agricoles, causent des ravages considérables au détriment des populations locales.

En effet, ce phénomène n’épargne ni les plaines ni les montagnes. Dans ces dernières, la situation est d’autant plus préoccupante que ces animaux, capables de se reproduire jusqu’à deux fois par an, provoquent d’importants dégâts. Les habitants soulignent que si les battues ne sont pas menées avec une fréquence suffisante, elles ne pourront pas endiguer cette menace croissante. Ils appellent donc à une collaboration renforcée entre le ministère de l’Agriculture, les services des Eaux et Forêts, et les conseils communaux pour mettre en place une stratégie plus efficace et coordonnée.

La situation n’est guère plus réjouissante dans la région voisine de Marrakech-Safi. Le problème, qui persiste depuis des années, menace sérieusement l’agriculture de subsistance, décourageant les habitants de poursuivre la culture de leurs terres. L’été dernier, pendant la période de culture du maïs, la région a particulièrement souffert de l’intrusion des sangliers, un phénomène plus marqué en montagne qu’en plaine. Dans ces zones rurales, où l’agriculture de subsistance constitue la principale source de revenus pour de nombreux foyers, la négligence de ce problème, surtout en période de sécheresse, pourrait accélérer l’exode rural.

Bien que les battues ne couvrent pas toujours l’intégralité des zones touchées, elles demeurent actuellement la meilleure option pour contenir l’invasion des sangliers. Malheureusement, la législation en vigueur empêche les résidents d’agir directement pour protéger leurs cultures. Cette situation souligne la nécessité d’une approche collaborative entre les autorités et les communautés locales pour élaborer et mettre en œuvre une solution durable.

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