Pauvreté et stéréotype, l’autre défi de l’éducation des filles en milieu rural

Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a mis en lumière des données préoccupantes concernant l’influence de la pauvreté sur l’éducation des filles dans les zones rurales du pays. Près d’un dixième des chefs de famille en milieu rural considèrent que l’école est plus essentielle pour les garçons que pour les filles, tandis que ce chiffre chute à 3,53 % en milieu urbain. Ces perceptions ont une incidence sur les décisions familiales relatives à l’éducation des enfants.

Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a mis en évidence des données inquiétantes sur l’impact de la pauvreté sur l’éducation des filles dans les zones rurales du Maroc. Il souligne que de nombreux parents considèrent l’éducation des garçons comme plus importante, ce qui contribue à un taux de décrochage scolaire élevé chez les filles. Ces perceptions et conditions de vie précaires entravent leur accès à l’éducation et leur avenir.

Les données révèlent que la perception qui valorise davantage l’éducation des garçons est souvent associée à des conditions de vie précaires. Lorsque les familles manquent de ressources pour éduquer tous leurs enfants, elles tendent à privilégier les garçons. En milieu rural, où les relations sociales s’organisent de manière hiérarchique, les filles sont souvent reléguées au second plan, tandis que les garçons sont privilégiés en cas de manque de ressources. Pour ces familles, la scolarisation des filles est perçue comme un manque difficile à compenser.

De nombreuses familles défavorisées en milieu rural privilégient les coûts d’opportunité liés à l’éducation des filles, en raison de leur contribution aux tâches domestiques, à la cuisine, à la garde des autres membres de la famille, ainsi qu’aux activités génératrices de revenus, comme l’agriculture.

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Il est également mentionné l’implication des enfants dans les travaux ménagers, notant que, dans certaines circonstances et sous la supervision des parents, cela peut contribuer positivement à leur développement personnel. Cependant, lorsque ces tâches empiètent sur leurs études, elles peuvent nuire à leur réussite scolaire en réduisant le temps consacré aux devoirs ou en diminuant l’intérêt qu’ils portent à leurs leçons à cause d’un manque de repos.

Une attention particulière est portée sur l’engagement des parents en milieu urbain à faire respecter les devoirs scolaires de leurs enfants. En effet, une majorité exige que leurs fils accomplissent leurs devoirs, tandis qu’un pourcentage significatif attendent que leurs garçons s’occupent à la fois des devoirs et des tâches ménagères. Pour les filles, une grande partie des parents insistent sur la réalisation de leurs devoirs, tandis qu’un nombre notable souhaite qu’elles effectuent les deux.

En milieu rural, les différences se manifestent encore plus nettement pour les garçons, car une partie significative des parents insistent uniquement sur l’accomplissement de leurs devoirs, tandis qu’un nombre conséquent exige la réalisation des devoirs et des tâches ménagères simultanément. Concernant les filles, une proportion notable des parents exigent qu’elles fassent seulement leurs devoirs, tandis qu’une majorité préfère qu’elles combinent les devoirs scolaires et les tâches ménagères.

Parmi les familles qui insistent sur la combinaison des devoirs scolaires et des tâches ménagères, une large majorité se déclarent très pauvres ou en situation de pauvreté en milieu rural, contre une proportion moindre en milieu urbain. Le Conseil souligne que l’implication des filles dans les travaux ménagers reflète une culture prévalente dans les milieux vulnérables, qui tend à préparer les filles à la vie conjugale.

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