Netanyahu menace de détruire le Liban comme Gaza
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lancé mardi un avertissement sévère aux Libanais, les menaçant de subir des « destructions » similaires à celles de Gaza s’ils ne parviennent pas à se libérer du Hezbollah. Cette déclaration intervient alors qu’Israël intensifie son offensive terrestre contre le mouvement islamiste dans le sud du Liban.
Lors du premier anniversaire de l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, Netanyahu avait promis de poursuivre le combat jusqu’à la victoire contre le Hezbollah libanais et le mouvement islamiste palestinien, tous deux soutenus par l’Iran.
« Libérez votre pays du Hezbollah », a-t-il exhorté dans un message vidéo en anglais adressé aux Libanais, menaçant le Liban de connaître « des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza », où l’armée israélienne mène depuis un an une offensive ayant causé des dizaines de milliers de morts. Netanyahu a également affirmé avoir éliminé Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, ainsi que ses successeurs, sans toutefois préciser de noms.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que le Hezbollah était désormais « une organisation meurtrie et brisée » après les frappes israéliennes intensives. Gallant a également reporté un voyage officiel à Washington, où il devait rencontrer son homologue américain Lloyd Austin pour discuter de la situation au Moyen-Orient, alors qu’Israël prépare une réponse à une attaque iranienne de 200 missiles survenue le 1er octobre.
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Depuis le 30 septembre, l’armée israélienne mène une offensive terrestre dans le sud du Liban, déployant une quatrième division pour mener des « opérations limitées » contre le Hezbollah dans le sud-ouest du pays. Dans la ville côtière de Saïda, les bateaux de pêche sont restés à quai en raison des frappes aériennes israéliennes sur le sud et l’est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth, bastions du Hezbollah.
En Syrie, une frappe israélienne a tué sept civils à Damas, dont des enfants, selon le gouvernement syrien. Une ONG a rapporté neuf morts, affirmant que la frappe visait un immeuble fréquenté par des Gardiens de la Révolution iraniens et des membres du Hezbollah.
Malgré les coups infligés au Hezbollah et au Hamas, ces mouvements continuent de tirer des roquettes contre Israël. Le Hezbollah a revendiqué des tirs de roquettes sur des sites militaires et la ville de Haïfa, menaçant d’intensifier ses attaques si les bombardements israéliens se poursuivaient.
L’armée israélienne a annoncé avoir démantelé un tunnel creusé par le Hezbollah à partir du sud du Liban, s’étendant sur dix mètres à l’intérieur du territoire israélien. Après avoir affaibli le Hamas lors de l’offensive à Gaza, l’armée israélienne a déplacé ses opérations principales au Liban à la mi-septembre.
Israël cherche à éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban et à faire cesser ses tirs de roquettes vers le nord d’Israël, permettant ainsi le retour des quelque 60.000 habitants déplacés. Depuis octobre 2023, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.110 depuis le début des bombardements israéliens massifs contre le Hezbollah le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Plus d’un million de personnes ont été déplacées.
Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé la mort de 17 Palestiniens, dont des enfants, dans une frappe sur une maison à Bureij. Du côté israélien, l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a causé la mort de 1.206 personnes, en majorité des civils, selon des chiffres officiels israéliens. Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Au moins 41.965 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Les habitants de Gaza vivent toujours dans des tentes, luttant pour nourrir leurs familles et trouver de l’eau potable.