La prévention de la radicalisation nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs de la société
La prévention de la radicalisation chez les jeunes nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs de la société, compte tenu de la multiplication des espaces d’éducation et d’information de nos jours, a estimé, lundi à Séville (sud de l’Espagne), le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Abdellah Boussouf.
Intervenant lors d’un débat sur « le Rôle de l’éducation dans la prévention de la radicalisation », organisé dans le cadre du forum hispano-marocain « Andalousie et Maroc: éduquer dans la diversité », M. Boussouf a relevé qu’il n’existe pas de « recettes magiques » ni une solution unique pour faire face au phénomène de radicalisation, d’où l’importance d’un travail collectif de l’ensemble des acteurs, l’école mais aussi la famille, les lieux de culte et la société en générale, sans oublier les réseaux sociaux et les nouvelles technologies d’information et de communication.
Concernant la prévention de la radicalisation des jeunes issus de l’immigration, il a appelé les pays d’accueil à reconnaitre et valoriser la langue et la culture d’origine de ces jeunes, notamment au sein de l’école, afin d’éviter les conflits identitaires.
M. Boussouf a déploré, dans ce sens, que l’image donnée à l’islam et au monde musulman dans les manuels scolaires en Europe soit rétrograde, renvoyant une perception négative à l’élève issu de cette communauté sur sa propre culture.
Il a, à cet égard, appelé à mettre l’accent sur ce qui rassemble, comme l’héritage commun entre le Maroc et l’Espagne et leurs destins forcément liés, autour duquel il faut construire un avenir commun.
M. Boussouf a plaidé, en outre, pour l’enseignement de la langue arabe en tant que langue vivante en Europe. « Il il faut donner à cette langue un statut dans l’enseignement, au lieu d’être facultative, car sans cette langue là l’enfant des communautés musulmanes aura des problèmes identitaires qui ouvrent la voie aux frustrations », a-t-il dit.
De son côté, la professeure universitaire et chercheuse à l’Institut universitaire de recherche sur la paix et les conflits (IPAZ) de l’Université de Grenade, Beatriz Molina Rueda, a souligné que « reconnaître l’autre passe par le connaître », appelant à faire de l’éducation un outil de connaissance entre les cultures et de démantèlement des stéréotypes.
Les médias, les institutions, l’école et la famille sont tous des acteurs appelés à interagir pour contrer la radicalisation et l’islamophobie, a-t-elle poursuivi, notant que l’école toute seule ne peut pas réussir ce défi.
Les participants à cette rencontre ont mis l’accent sur l’importance de la promotion des valeurs de la coexistence pacifique et civique en prévention de la violence et du radicalisme, à travers le renforcement d’une culture de la paix à l’école et dans la société.
Ce forum, qui se poursuit mardi, est organisé par la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée en collaboration avec le ministère de l’Education de l’Andalousie et font partie du programme « Alqantara, ponts pour le dialogue et la coexistence« , fruit du partenariat stratégique entre la Fondation et le ministère chargé des Marocains Résidents à l’Etranger et des Affaires de la migration du Royaume du Maroc.
L’événement bénéficie de la collaboration notamment de la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Étranger, du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et de la fondation Obra Social de la Caixa.