Droits des femmes rurales: Encore un long chemin de combat

Le Maroc célèbre, le 15 octobre de chaque année, la journée internationale de la femme rurale. L’occasion d’approfondir le débat sur les questions liées à l’émancipation des femmes des zones rurales et de repenser l’évolution de leurs conditions de vie.

Le 15 octobre, cette date reconnue mondialement, vient chaque année rappeler le rôle décisif joué par les femmes rurales dans le développement durable du royaume ainsi que leur contribution effective dans l’économie locale. En effet, les femmes représentent de véritables piliers du développement rural et agricole du Maroc. Selon les données du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ces dernières contribuent à environ 93% des activités agricoles et semi-agricoles.

Ainsi, les femmes des zones rurales constituent une force économique cruciale contribuant amplement à la sécurité alimentaire et au développement économique du royaume d’autant plus qu’elle représentent plus de 40 % de la main-d’œuvre agricole du Maroc, selon les chiffres ministériels.

Dans ce sens, le Maroc s’est inscrit, au fil des ans, dans une dynamique qui vise à garantir une inclusion durable des femmes relevant des zones rurales dans les tissus social et économique, en application des instructions royales.

Ainsi, de multiples projets et initiatives ont été mis en place en vue de permettre l’autonomisation des femmes et de leur garantir un accès équitable aux droits fondamentaux. Le prix Tamayuz pour la femme marocaine n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Lancé par le ministère de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, cette initiative ambitionne de faire connaitre le potentiel des femmes rurales entrepreneures et professionnelles ayant pu se distinguer dans le cadre de leurs initiatives de développement. Comme elle œuvre pour le renforcement de leur émancipation économique ainsi que pour leur accompagnement dans le recours aux technologies modernes afin de réduire l’écart entre les sexes.

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Des blocages persistent toujours

Certes, de multiples efforts sont déployés pour promouvoir la situation des femmes marocaines à travers l’ensemble du royaume. Toutefois, plusieurs défis restent encore persistants et entravent l’accès des femmes rurales  à leurs droits fondamentaux.

Les données publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) le prouvent bel et bien. Selon les dernières statistiques dévoilées, le taux d’analphabétisme chez la population rurale a franchi la barre des 60%, en 2024. Sachant qu’il représente chez la population féminine 54.70% contre 30.80% pour la population masculine.

D’autres données dévoilées, par le HCP, dans le rapport annuel 2023 intitulé « La Femme marocaine en chiffres » montrent que le taux des femmes ne disposant d’aucun diplôme a atteint, en 2022, 74,4 % dans le milieu rural contre 47, 1% pour les femmes du milieu urbain.

Ces chiffres montrent parfaitement que l’accès des filles rurales aux cycles de l’enseignement collégial et secondaire reste encore limité. Voici donc ce qui lève le voile sur une problématique majeure qui sévit dans le milieu rural à savoir l’abandon scolaire notamment au niveau du collège.

Ajoutons à cela, l’accès aux soins de santé de base qui représente, de son côté, un défi majeur notamment pour les femmes vivant dans des zones enclavées pauvres en infrastructures hospitalières.

L’engagement, un levier fondamental de la promotion de la condition féminine

Compte tenu des diverses problématiques qui entravent l’accès équitable des femmes rurales à leurs droits, la date du 15 octobre est censée être un rendez-vous crucial pour relancer le débat sur les conditions de vie des femmes rurales. Mais aussi et surtout pour repenser les politiques publiques mises en place en leur faveur. Néanmoins, Cette journée reste sous-médiatisée et disparaît presque totalement des radars.

Cette situation nécessite, plus ce que jamais, l’engagement de tous les acteurs de la société civile pour contribuer ensemble à l’émancipation des femmes issues des zones rurales qui, malgré leur rôle capital dans le développement du royaume, restent souvent marginalisées et reléguées à un rôle secondaire dans le tissu social.

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