Réglementation bancaire : Plus de 700 000 individus interdits de chéquiers

Au Maroc, la rigueur entourant l’émission de chèques bancaires ne laisse pas de place à l’improvisation. De nombreuses personnes se retrouvent interdites de chéquiers en raison de chèques sans provision, mettant en lumière des défis financiers et la nécessité d’une meilleure éducation financière pour éviter de telles situations à l’avenir.

La réglementation concernant l’émission de chèques bancaires est prise très au sérieux. En effet, à la fin de l’année 2023, plus de 700 000 individus se sont vus interdire l’utilisation de chéquiers, principalement en raison d’émissions de chèques sans provision. Il est intéressant de noter que 85 % de ces interdictions concernent des personnes physiques, ce qui témoigne de l’ampleur du phénomène.

Les dernières statistiques fournies par la banque centrale mettent en lumière une problématique croissante. Ainsi, on apprend qu’environ 82 % des chèques retournés par les banques en raison d’un manque de provision l’année précédente étaient pour des montants compris entre 1 000 et 50 000 dirhams. Ce chiffre est révélateur de la situation économique actuelle, où de nombreux citoyens rencontrent des difficultés à honorer leurs engagements financiers. De plus, il est alarmant de constater que 37 % de ces chèques retournés, soit plus d’un tiers, portaient sur des montants allant de 10 000 à 50 000 dirhams. Ces montants, bien que considérables pour un grand nombre de personnes, demeurent en deçà de la fourchette des chèques impayés les plus élevés.

En effet, les chèques d’un montant supérieur à 100 000 dirhams ne représentent que 6 % du total des chèques sans provisions. Cependant, ils constituent en valeur absolue plus de la moitié du montant total des chèques émis sans fonds. Cela souligne un déséquilibre important dans la gestion des finances par certains émetteurs, qui se retrouvent en difficulté face à des engagements financiers qu’ils ne peuvent plus assumer.

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Les données révèlent également que les services de Bank Al-Maghrib ont reçu plus de 511 000 avis d’opposition pour des chèques sans provision, totalisant un montant dépassant les 17 milliards de dirhams. Ce chiffre illustre l’ampleur du problème et la nécessité de mesures efficaces pour y remédier. Au premier trimestre de l’année dernière, un pic a été observé, avec près de 46 000 avis d’opposition enregistrés en seulement trois mois.

Concernant la gestion des plaintes, un total de 5 179 requêtes a été directement transmis à la banque centrale, dont 97 % ont été traitées avec succès. Ce traitement a permis de lever l’interdiction de chéquiers qui avait été imposée à 114 personnes par erreur. Cela montre qu’une partie des difficultés rencontrées par les émetteurs de chèques pourrait être liée à des erreurs administratives, ce qui souligne l’importance d’une bonne gestion des informations financières.

Cependant, malgré ces efforts, la situation reste préoccupante. À la fin de 2023, le nombre d’incidents de paiement non régularisés a atteint près de 3,45 millions de cas, ce qui représente une hausse de 2,8 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation suit la même tendance observée en 2022, soulignant un besoin urgent d’interventions ciblées. Parmi ces impayés, 73 %, soit environ 2,5 millions de cas, concernent des individus. Cela met en lumière la vulnérabilité financière d’une grande partie de la population marocaine.

Les informations les plus récentes de Bank Al-Maghrib révèlent également que les lettres de change sont touchées par cette problématique. L’année dernière, 586 000 lettres de change ont été signalées, enregistrant une légère baisse de 1 % par rapport à l’année précédente. Le montant total de ces lettres a également diminué de 3 %, totalisant 33 milliards de dirhams. En revanche, les régularisations à ce niveau ont montré une tendance positive, avec une augmentation de 2 % en nombre et de 7 % en valeur. Cela suggère que, malgré les difficultés persistantes, il existe des mécanismes en place pour améliorer la situation.

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