Blanchiment d’argent : le ministère de l’Intérieur cible les casinos
Entre avril et septembre 2024, le ministère de l’Intérieur a mené sept missions de contrôle sur les casinos pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Un rapport souligne l’importance du partage d’informations entre ces établissements et les autorités dans le cadre des enquêtes financières.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué que, entre avril et septembre 2024, ses services ont mené sept missions de contrôle sur le terrain dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ces opérations, organisées en coordination avec le ministère de l’Économie et des Finances, la Direction Générale de la Sécurité Nationale et le Bureau des Changes, ont été effectuées dans sept casinos.
Dans un rapport sur les réalisations du ministère pour l’année budgétaire 2024, il a été mentionné qu’un atelier de sensibilisation a été proposé aux travailleurs du secteur des casinos, mettant l’accent sur l’importance pour ces établissements de partager les informations qu’ils détiennent avec les autorités compétentes dans le cadre d’enquêtes financières parallèles.
Le rapport, présenté à la Chambre des représentants lors des discussions sur le budget annexe du ministère, souligne que les services du ministère participent activement à divers ateliers et forums, tant en présentiel qu’en visioconférence, organisés par plusieurs institutions internationales axées sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Parmi celles-ci figurent le Groupe d’action financière (GAFI), le Groupe d’action financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ainsi que le Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime.
Dans le cadre de son engagement international pour lutter contre le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et leur financement, les services du ministère de l’Intérieur ont joué un rôle actif dans les décisions du Comité national chargé d’appliquer les sanctions établies par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies en matière de terrorisme et de prolifération. En tant que membre de ce comité, le ministère veille également à l’application de ces décisions par les personnes placées sous sa supervision, notamment les casinos, les établissements de jeux de hasard et les organisations à but non lucratif.
Le rapport fait également état d’une évaluation des services fournis par le secteur des casinos, ainsi que d’une analyse des risques liés à leur utilisation potentielle dans des opérations de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, cette analyse étant réalisée par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec le ministère de l’Économie et des Finances.
Conformément à leur supervision conjointe, en vertu de la loi 12.18 modifiant et complétant la loi 43.05 sur le blanchiment d’argent et le Code pénal, le rapport indique que le ministère de l’Intérieur a contribué à l’élaboration du cinquième rapport du Royaume du Maroc dans le cadre du suivi renforcé par le Groupe d’action financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, qui inclut des recommandations à mettre en œuvre. Ce rapport a été discuté et adopté lors de la 38e réunion plénière de ce groupe, qui s’est tenue en avril 2024 à Bahreïn.
Le rapport précise que le groupe « GAFIMOAN » a unanimement approuvé ce rapport, en augmentant les niveaux d’engagement technique associés à toutes les recommandations, soulignant que le Royaume du Maroc a « achevé d’adapter son système national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme aux normes internationales pertinentes ».
Il souligne également que les autorités nationales compétentes ont acquis une expérience significative dans la lutte contre le terrorisme, en adoptant « une approche sécuritaire proactive visant à anticiper et à contrer tous les risques et menaces terroristes à leur source, tout en maintenant une coordination permanente et continue, en parfaite conformité avec les normes en vigueur et dans le respect des droits de l’homme et de l’État de droit ».
Le rapport met en exergue que la vigilance des services de sécurité a permis de démanteler plus de 200 cellules terroristes depuis 2002, engagées dans des campagnes incitant à la violence et actives sur le territoire national ou liées à différents foyers de tension à l’international, en particulier dans la région du Sahel ainsi que dans les zones de conflit syrienne et irakienne.
En outre, le rapport indique qu’en 2023, ces opérations ont permis de démanteler cinq cellules et d’arrêter 17 individus. À la fin septembre dernier, quatre cellules avaient été neutralisées et 16 personnes interpellées, en plus de l’interception d’un réseau terroriste de quatre membres âgés de 35 à 40 ans, actif dans les villes de Tanger, Casablanca, Beni Mellal et Inzegane, et impliqué dans le recrutement et l’envoi de combattants pour rejoindre la branche de l’organisation « Daech » dans la région du Sahel sud-saharien.