Le partenariat franco-marocain, un modèle d’intégration économique entre la France et l’Afrique
Le partenariat franco-marocain solide et plus prometteur à l’avenir dans le secteur économique est un modèle pour une intégration « plus forte » de l’économie entre la France et le continent africain et globalement entre l’Europe et l’Afrique a souligné, mardi à Paris, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah.
Intervenant lors d’un panel placé sous le thème, « Vers de nouveaux sommets : l’économie africaine de demain » dans le cadre de la 6ème édition du Forum économique « Ambition Africa » (19-20 novembre), Mme Fettah a insisté sur l’importance d’une « vision à long terme » pour assurer une croissance inclusive et durable en Afrique, et de s’y tenir malgré les crises et les turbulences. Elle a identifié trois piliers fondamentaux pour atteindre ces objectifs.
Il s’agit de « bâtir des Etats solides », en assurant à la population l’accès à l’éducation, la santé et la protection sociale, tout en mobilisant les institutions pour préparer un avenir prometteur, « établir une économie diversifiée » en encourageant une alternance équilibrée entre secteurs public et privé et « maintenir des équilibres macroéconomiques » en veillant constamment sur les finances publiques.
La ministre a mis en avant, à cette occasion, la trajectoire du Maroc en matière de réformes institutionnelles et de mobilisation des ressources internes.
« Nous avons une trajectoire de réformes institutionnelles extrêmement forte qui nous permet aujourd’hui d’augmenter les ressources et les revenus d’État de quasiment 15% en moyenne pour les dernières années en baissant les taux d’impôt », a-t-elle expliqué.
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Elle a souligné, dans se sens, l’importance d’institutionnaliser toutes les administrations qui collectent les revenus et élargir l’assiette.
En matière d’investissements, le secteur public reste « le plus gros investisseur » au Maroc, avec près de 34 milliards d’euros engagés cette année, a précisé Mme Fettah.
« Il est extrêmement important que pendant que l’État continue ses investissements dans des infrastructures, dans beaucoup d’établissements publics, cet investissement ruisselle sur l’économie », a-t-elle fait observer.
Et d’expliquer: « Nous faisons en sorte que nous créons des champions nationaux qui profitent de cet effort d’investissement, que nous laissons de la place pour les petites et moyennes entreprises, et que nous privilégions les partenariats publics privés ».
Dans une déclaration à la MAP, Mme Fettah a indiqué que cet évènement constitue l’occasion de réaffirmer la solidité du partenariat entre le Maroc et la France, notamment après la visite d’Etat du Président Emmanuel Macron au Maroc, à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
« Nous sommes aujourd’hui satisfaits de ce partenariat solide et nous sommes encore plus ambitieux et beaucoup plus exigeants pour l’avenir », s’est félicitée la ministre.
Le Maroc, par ailleurs, est lui-même un acteur majeur de l’investissement en Afrique, porté par la Vision stratégique de Sa Majesté le Roi pour un développement intercontinental, a-t-elle fait observer.
« C’est également un point que nous avons évoqué aujourd’hui avec nos partenaires français, pour pouvoir continuer cet effort d’investissement et de financement du développement africain », a-t-elle ajouté.
S’exprimant à l’ouverture de l’évènement, la ministre déléguée auprès du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, Sophie Primas, a indiqué que l’Afrique, grâce à sa dynamique démographique, la richesse de ses ressources et le dynamisme remarquable de ses entreprises, se positionne comme « l’un des moteurs de la croissance du 21e siècle ».
La ministre française a, à cet effet, souligné l’intérêt majeur de nouer et de consolider des liens « toujours plus étroits » entre l’Hexagone et l’Afrique en intégrant la société civile, en particulier la jeunesse, le secteur privé et les entrepreneurs des deux rives de la Méditerranée.
« Cette volonté de resserrer nos rapports puise ses racines dans l’histoire partagée qui a longtemps entremêlé le destin de la France avec celui de nombreux pays en Afrique », a-t-elle dit, ajoutant que cet héritage résonne puissamment aujourd’hui puisque, la France accueille la plus grande diaspora africaine d’Europe.
De son côté, le directeur général délégué en charge de l’export chez « Business France », Didier Boulogne, a souligné que l’Afrique est un continent d’opportunités et d’innovation. « Plus que jamais, Ambition Africa a pour objectif de susciter de nouveaux courants d’affaires entre l’Afrique et la France », a-t-il noté.
Et de préciser que « les partenariats croisés, et plus largement tous les modes de coopération, sont à envisager au vu qu’ils aient un impact gagnant-gagnant pour le continent et pour la France ».
Organisée par « Business France », l’agence française chargée du développement international des entreprises françaises, la sixième édition du Forum économique « Ambition Africa » est une occasion d’aborder les enjeux et les opportunités du continent africain, avec au programme des tables rondes, des conférences, du networking et des rencontres B2B entre les entreprises hexagonales et africaines.
La rencontre se tient à Bercy, siège du ministère français de l’Économie, en présence de ministres et de délégations d’entreprises françaises et en provenance du continent africain.
Avec MAP