Agriculture : Encore du chemin à faire pour relancer la production fruitière

Les récentes pluies qui se sont abattues au Maroc ont apporté une lueur d’espoir aux agriculteurs lourdement impactés par six années de sécheresse consécutives. Ces derniers aspirent à une campagne agricole meilleure notamment avec la mise en place de multiples mesures portant notamment sur le développement des filières agricoles. Des mesures ambitieuses qui visent à pallier les effets de la sécheresse et du stress hydrique. Deux facteurs qui impactent la production fruitière désormais en baisse.

La sécheresse couplée au stress hydrique a sensiblement affecté le secteur agricole. Son effet s’est déjà fait ressentir sur la production fruitière au grand regret des professionnels du secteur. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué Driss Bouhri, pépiniériste basé à Meknès, au portail spécialisé FreshPlaza. « Cette année marque un creux historique pour les plants de fruits frais. Les agriculteurs des régions frappées par la sécheresse abandonnent massivement certaines cultures comme les pommes et les raisins de table, dont les commandes ont plongé de près de 90 % par rapport à une année normale ». Et de poursuivre : « Toutes les catégories de fruits sont touchées : raisins de table, fruits à pépins, agrumes… Globalement, nos ventes dans le secteur fruitier ont diminué de 80 % », a-t-il déploré. Il a aussi ajouté : « Certaines régions, comme l’Oriental, Agadir, Marrakech, Errachidia ou Doukkala, enregistrent depuis une décennie une baisse continue de la demande pour les plants fruitiers ».

Selon le pépiniériste, cette situation est principalement due à la raréfaction des ressources hydriques. L’ex-ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a d’ailleurs indiqué que les réserves d’eau actuelles du pays suffisent à irriguer seulement 400.000 hectares de cultures automnales et hivernales, contre 800.000 hectares en année normale. Voici donc ce qui pousse les agriculteurs, en particulier les petits exploitants, à se tourner davantage vers les cultures moins gourmandes en eau, comme les oliviers et les amandiers.

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De nouvelles mesures mises en place

Pour faire face à cette situation et relancer le secteur tout en diversifiant sa production, de nombreuses actions et mesures ont été mises en place dans le cadre de la campagne agricole 2024-2025, lancée le 26 octobre sous l’égide du ministre de l’Agriculture Ahmed El Bouari. Une campagne à travers laquelle le gouvernement souhaite promouvoir le secteur et stimuler la production agricole. Le ministre de l’Agriculture a d’ailleurs mis l’accent sur l’engagement du gouvernement à soutenir la capacité productive des agriculteurs face aux défis climatiques et économiques. Et ce, à travers notamment la fourniture d’intrants tels que les semences et les engrais, le développement des chaînes de production, la gestion de l’eau d’irrigation, l’assurance agricole ou encore le financement.

En vue d’atteindre ces objectifs, une enveloppe de 11 milliards de dirhams a été consacrée pour soutenir les professionnels du secteur confrontés à la hausse des coûts des intrants agricoles. Mais pas seulement, un programme national d’irrigation est également en cours dans le but d’atteindre 1 million d’hectares d’ici 2030, avec un plan de semis direct ciblant 260.000 hectares cette année. De surcroit, environ 1,26 million de quintaux de semences certifiées seront distribués à des prix subventionnés. Voici donc une mesure qui inclut des incitations pour les cultures fourragères et légumineuses. L’objectif étant de garantir la diversification des cultures et d’assurer la sécurité alimentaire.

La gestion efficace de l’eau, un levier de pérennité agricole

Certes, l’ensemble de ces mesures et initiatives s’annoncent ambitieuses. Toutefois, la relance du secteur agricole et de la production fruitière en particulier nécessite, d’une part, une gestion efficace de l’eau d’irrigation. Et d’autre part, la mise en place de mesures spécifiques de prévention face aux aléas climatiques. Et ce, afin de réussir la campagne agricole actuelle malgré ce contexte difficile marqué par la raréfaction des ressources en eau.

Dans ce sens, le département de l’agriculture souligne l’importance d’une mobilisation collective et appelle les différentes parties prenantes dont les agriculteurs, les institutions gouvernementales et les organismes de soutien à la production, à réunir leur force et à travailler main dans la main afin de garantir la pérennité du secteur agricole face aux enjeux actuels.

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