Vers une meilleure gestion des contenus numériques avec TikTok

Au Maroc, TikTok s’impose comme une plateforme incontournable avec plus de 20 millions d’utilisateurs, surtout parmi les jeunes. Cependant, cette popularité soulève des enjeux concernant la préservation des valeurs culturelles locales. Un éventuel futur partenariat avec la plateforme viserait à renforcer les liens culturels tout en régulant les contenus numériques.

L’essor fulgurant de TikTok a transformé les dynamiques des réseaux sociaux dans le monde entier, y compris au Maroc, où la plateforme est devenue un lieu d’expression populaire pour les jeunes. Avec plus de 20 millions d’utilisateurs actifs dans le Royaume, TikTok joue un rôle central dans la diffusion de contenus culturels, tout en soulevant des préoccupations quant à la préservation des valeurs marocaines et à la gestion des contenus nuisibles. Afin de répondre à ces enjeux, un dialogue va être initié entre le Maroc et TikTok, visant à renforcer les liens économiques et culturels tout en abordant des problématiques liées à la désinformation et au respect des normes culturelles locales.

Le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaid, a annoncé, le mardi 26 novembre 2024, que TikTok avait accepté d’engager un dialogue avec le Maroc. Ce dialogue vise à rapprocher les positions et à clarifier certains aspects de la relation entre le géant chinois des réseaux sociaux et le Royaume. Cette ouverture au dialogue se concrétiserait par la possibilité d’ouvrir un bureau de la plateforme au Maroc, une initiative qui pourrait renforcer les liens économiques et culturels entre les deux parties.

Le ministre Bensaid a précisé que l’objectif du futur partenariat serait de permettre à TikTok de mieux comprendre et intégrer les valeurs de la culture marocaine. Le Maroc, qui attache une grande importance à la préservation de ses traditions et de ses valeurs, cherche à s’assurer que les contenus diffusés sur la plateforme respectent les normes culturelles et sociales du Royaume. Le ministre a souligné que ce futur partenariat aurait pour but de promouvoir une meilleure compréhension mutuelle, en abordant notamment la protection des valeurs culturelles, tout en favorisant la liberté d’expression, un principe fondamental garanti par la Constitution marocaine et les traités internationaux.

Ce dialogue s’inscrit dans une démarche plus large du gouvernement marocain, qui a toujours mis l’accent sur l’importance d’Internet comme un espace de libre expression tout en restant vigilant quant aux contenus qui peuvent nuire à la société. Bensaid a ainsi rappelé que la régulation des contenus numériques est une priorité, en particulier face à la montée de la désinformation, des « fake news », et des violations de la vie privée.

Un dialogue avec les géants du numérique : Un enjeu régional

Dans un contexte plus global, le ministre a évoqué les relations du Maroc avec les autres géants du numérique, notamment les entreprises américaines connues sous l’acronyme GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). En collaboration avec d’autres pays arabes, le Maroc cherche à désigner un interlocuteur unique pour entamer un dialogue avec ces géants technologiques. L’objectif de ce dialogue serait de discuter des enjeux relatifs aux valeurs communes des pays arabes et maghrébins, et de clarifier les divergences sur les questions de contenu numérique et de liberté d’expression. Le Maroc, comme d’autres nations de la région, souhaite faire entendre ses particularités culturelles et sociales, qui parfois diffèrent des principes globaux suivis par ces entreprises internationales.

Le ministre a reconnu que ces plateformes numériques fonctionnent souvent selon des standards universels, qui ne tiennent pas toujours compte des spécificités locales des pays où elles sont présentes. Ce décalage a conduit à des tensions, en particulier sur des sujets sensibles comme la liberté d’expression, la gestion des contenus politiques et religieux, et la protection des valeurs culturelles.

En septembre dernier, lors d’une réunion entre Mohamed Mehdi Bensaid et le directeur des politiques publiques de TikTok pour la région MENA, Wael Ezzat, les deux parties ont exploré les possibilités de collaboration pour lutter contre la désinformation, les fake news, la diffamation et les violations de la vie privée des citoyens. Elles ont également abordé la question des contenus nuisibles, négatifs, ou contraires aux lois du Royaume, et ont convenu de renforcer leur coopération pour assurer une régulation plus stricte.

Cet accord s’inscrit dans une série d’initiatives prises par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication pour encourager un contenu pertinent et constructif sur les réseaux sociaux, tout en respectant les principes de liberté d’expression.

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