La BAD soulève les difficultés des BND africaines

La Banque africaine de développement a récemment publié un rapport soulignant les performances et les obstacles des banques nationales de développement en Afrique. Si ces institutions jouent un rôle clé dans le financement du développement durable, elles sont confrontées à des obstacles majeurs, notamment la faible capitalisation et la gouvernance.

La Banque africaine de développement (BAD) a récemment publié un rapport qui met en exergue les performances et les obstacles auxquels sont confrontées les banques nationales de développement (BND) en Afrique. Ces institutions jouent un rôle crucial dans le financement des Objectifs de développement durable (ODD), soutenant ainsi les projets d’infrastructure, les initiatives de croissance inclusive et la lutte contre la pauvreté sur le continent. Cependant, malgré leur importance stratégique, les BND font face à des obstacles significatifs, principalement liés à leur capitalisation insuffisante et à leur gouvernance parfois fragilisée.

La CDG, l’une des banques nationales de développement les plus influentes du Maroc, occupe la première position en Afrique en termes d’actifs. En 2022, la CDG a atteint un total d’actifs de 32,5 milliards de dollars, un chiffre impressionnant qui reflète sa capacité à mobiliser des ressources pour financer les grands projets d’infrastructure du pays. Aux côtés d’autres acteurs majeurs du secteur financier marocain, tels que le Crédit Agricole du Maroc, avec 13,7 milliards de dollars, et le Fonds d’Équipement Communal (FEC), la CDG contribue activement à la consolidation de la position du Maroc en tant que leader financier en Afrique. Cette performance témoigne de la solidité et de l’efficacité du modèle marocain dans le financement de projets d’envergure dans des domaines essentiels tels que le développement des infrastructures, le soutien aux secteurs productifs et la modernisation de l’économie.

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Les banques nationales de développement, comme la CDG, bénéficient de mandats flexibles qui leur permettent d’intervenir dans divers secteurs stratégiques, allant du financement de projets d’infrastructures à celui du développement territorial, sans oublier le soutien à l’entrepreneuriat, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME). Cependant, malgré ces réussites, le rapport de la BAD souligne plusieurs défis structurels qui freinent le potentiel de ces institutions, et la CDG n’échappe pas à ces difficultés.

L’un des principaux obstacles auxquels sont confrontées les BND africaines réside dans leur faible capitalisation. En 2022, les actifs cumulés des BND africaines s’élevaient à 98,6 milliards de dollars, ce qui représente moins de 0,5 % des actifs mondiaux, un chiffre bien en-deçà des autres régions du monde. Cette situation découle en grande partie de la taille modeste des économies africaines, des contraintes budgétaires des États et de la difficulté d’accès des BND aux marchés de capitaux internationaux. De plus, l’absence d’une épargne à long terme suffisante au niveau national constitue un frein majeur pour la capacité des BND à mobiliser des ressources stables pour financer des projets de grande envergure.

Selon le rapport toujours, d’autres défis importants sont également identifiés, notamment un manque d’expertise technique pour évaluer correctement les projets à financer. L’ingérence politique dans la gestion de ces institutions représente également un risque, détournant parfois les BND de leurs objectifs économiques fondamentaux. Par ailleurs, l’efficacité des BND dépend largement de la pertinence de leurs mandats. Un mandat trop large ou trop sectoriel peut limiter leur capacité à répondre efficacement aux défis du développement.

Le rapport de la BAD préconise des solutions pour remédier à ces défis. Une recapitalisation des BND, associée à un renforcement de leur gouvernance et à une clarification des mandats, permettrait d’améliorer leur efficacité et leur impact. Le développement de l’expertise technique, pour mieux évaluer les projets à financer, constitue également un levier stratégique pour accroître leur efficacité. Ces mesures, si elles sont mises en place, offriraient aux BND africaines, et à la CDG en particulier, les moyens d’affirmer leur rôle central dans le financement du développement durable sur le continent.

Il convient également de souligner la concentration des actifs des BND dans certaines régions de l’Afrique. En effet, les banques marocaines et sud-africaines détiennent à elles seules 84 % des actifs des BND africaines, mettant en évidence leur capacité à mobiliser des financements significatifs pour répondre aux besoins de développement du continent. Cela reflète non seulement la solidité du secteur financier dans ces deux régions, mais aussi leur rôle de leaders dans la mobilisation des ressources nécessaires au développement durable en Afrique.

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