La masse monétaire en hausse de 6,7% au T3-2024

L’agrégat M3, qui correspond à la masse monétaire au sens large, a affiché une hausse de 6,7% au troisième trimestre (T3) 2024, après 4,6% un trimestre auparavant, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Cette évolution traduit l’accélération du rythme de progression des dépôts à vue auprès des banques de 7,5% à 10,2%, en lien notamment avec la hausse de ceux des ménages de 8,3% après 7,3%, explique BAM dans son rapport sur la politique monétaire, publié à l’issue de la quatrième et dernière réunion trimestrielle de 2024 de son Conseil.

De même, les dépôts à termes ont augmenté de 1,5% après avoir enregistré un repli de 4,6%, traduisant l’accroissement de ceux des entreprises privées de 24,7% après un recul de 26,3%, poursuit la même source. Dans le même sens, la progression de la circulation fiduciaire est passée de 8,4% à 10,1%, les titres des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) monétaires ont connu une atténuation de leur repli de 17,1% à 16,4% et les dépôts en devises se sont accrus de 8% après une augmentation de 6,7%.

Par principales contreparties, l’accélération de la masse monétaire est le résultat d’une amélioration du crédit bancaire de 4,9% après 3,2% un trimestre auparavant, d’une hausse des créances nettes sur l’administration centrale de 8,4% après 6,1%, et d’une décélération du rythme de progression des avoirs officiels de réserve de 5,8% à 3,6%.

Le rythme d’accroissement du crédit au secteur non financier s’est accéléré, d’un trimestre à l’autre, de 1,2% à 3,3%, résultat d’une hausse des prêts aux entreprises privées de 2% après une diminution de 0,7%, d’une augmentation de 14,9% de ceux aux entreprises publiques après 5,5% et d’une quasi-stabilité de la progression des concours octroyés aux ménages à 1,1%. L’évolution du crédit aux entreprises privées reflète notamment une hausse de 1,6% des facilités de trésorerie contre un repli de 7,1% au trimestre précédent, et des accélérations de 1,1% à 5,9% pour les prêts à la promotion immobilière et de 8,4% à 9,4% pour ceux à l’équipement. Quant aux concours aux entreprises publiques, l’amélioration de leur rythme de 5,5% à 14,9% traduit essentiellement celle des facilités de trésorerie de 35,2% à 57%, tandis que les prêts à l’équipement ont accusé une baisse de 8,3% après celle de 7,3%. Concernant les crédits aux ménages, leur évolution est le résultat d’une quasi-stabilité du rythme de progression des concours aux particuliers à 1,9%, avec une accélération de 0,6% à 1,2% pour les crédits à la consommation et une stagnation à 1,3% pour ceux à l’habitat, et d’une accentuation de la baisse des prêts aux entrepreneurs individuels de 6,2% à 7,2%. Par branche d’activité, les données relatives au T3 indiquent des améliorations des crédits accordés aux entreprises des secteurs des « Bâtiment et travaux publics » et des « Industries extractives » de 22,4% et 20,7% respectivement. A l’inverse, les concours aux branches du « Commerce, réparations automobiles et d’articles domestiques » et des « Industries manufacturières diverses » ont marqué des replis respectifs de 5,9% et 7,6%.

S’agissant des créances en souffrance, elles se sont accrues de 3,4% et leur ratio à l’encours du crédit bancaire s’est établi à 8,6%. Elles ont progressé de 1% pour les entreprises non financières privées et de 6,9% pour les ménages avec des ratios respectifs de 12,6% et 10,7%. Pour ce qui est des crédits accordés au secteur non financier par les sociétés financières autres que les banques, ils ont progressé de 0,6% au T3. Cette évolution est le résultat des accroissements de 6,9% des prêts octroyés par les sociétés de financement et de 3,9% de ceux consentis par les associations de microcrédit, ainsi que d’une baisse de 41,9% de ceux des banques offshore. Les dernières données disponibles relatives au mois d’octobre indiquent une croissance annuelle du crédit bancaire de 3,6%, reflétant des hausses de 2,4% des prêts accordés au secteur non financier et de 11,3% des prêts destinés aux sociétés financières. Concernant les agrégats de placements liquides, ils se sont accrus de 13% après 14,7% un trimestre auparavant avec des ralentissements des rythmes d’accroissement des bons du Trésor de 7,4% à 5,6%, des titres des OPCVM obligataires de 27,4% à 23,9%.

En revanche, les titres des OPCVM actions et diversifiés ont marqué un accroissement de 25% après 18,9%.

Avec MAP

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