Les ophtalmologistes dénoncent les dangers des campagnes de chirurgie de la cataracte

Les ophtalmologistes dénoncent les campagnes de chirurgie de la cataracte organisées par des associations et cliniques privées. Selon eux, ces pratiques, non conformes aux normes médicales, mettent en danger la santé des patients et nuisent au système de l’Assurance Maladie Obligatoire du pays.

Les ophtalmologistes expriment leur colère face à la prolifération des campagnes de chirurgie de la cataracte, dites humanitaires, organisées par certaines associations en collaboration avec des médecins et des cliniques privées. Ces campagnes, présentées comme des actions de solidarité, suscitent une vive inquiétude parmi les professionnels de la santé, qui dénoncent des pratiques contraires aux principes éthiques et médicaux.

Selon le Syndicat national des ophtalmologistes libéraux du Maroc (SNOLM), ces initiatives mettent en péril la santé visuelle des patients et menacent la stabilité financière de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), un système essentiel pour garantir une couverture de santé à l’ensemble de la population. Le syndicat alerte sur les dangers que représentent ces actions, soulignant qu’elles sapent l’intégrité du système de santé publique et engendrent des conséquences graves pour les patients.

Les campagnes de chirurgie de la cataracte en question sont qualifiées d’illégales et dangereuses par les professionnels de la santé. Selon le SNOLM, elles reposent sur un recrutement massif de patients effectué par des rabatteurs agissant en dehors de tout cadre médical et éthique. Ces recruteurs, souvent non qualifiés, repèrent les patients dans des lieux publics tels que des cafés, des domiciles, voire sur les réseaux sociaux, et les incitent à participer à des interventions chirurgicales qui sont souvent réalisées dans des conditions précaires. Une fois le patient recruté, il est transporté en masse vers des cliniques privées, où les interventions chirurgicales sont menées de manière précipitée et sans respecter les normes médicales en vigueur.

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Ces conditions de traitement soulèvent des préoccupations concernant la sécurité des patients, notamment en raison de l’absence de suivi postopératoire adéquat. Les professionnels de la santé soulignent que l’absence d’examens préopératoires rigoureux et de soins après l’opération expose les patients à de nombreux risques, tels que des infections graves ou des complications visuelles irréversibles.

En outre, ces campagnes reposent également sur un détournement des données personnelles des patients. Les cartes d’identité et les numéros d’adhésion à l’AMO sont collectés de manière illégale, souvent sans le consentement des patients, et utilisées pour soumettre des demandes de prise en charge frauduleuses. Ces demandes concernent des actes chirurgicaux qui ne sont pas réalisés ou qui sont injustifiés. Le SNOLM accuse les responsables de ces campagnes de profiter de l’ignorance des patients et de l’absence de contrôle pour soumettre des factures à l’AMO, une exploitation abusive des fonds publics qui compromet la pérennité du système de santé.

Chirurgie de la cataracte : un détournement de ressources mettant en péril l’AMO

Ce détournement de ressources fragilise un système censé garantir une couverture médicale équitable et durable pour tous les citoyens. Selon le syndicat, ces pratiques risquent non seulement de déstabiliser le financement de l’AMO, mais aussi de saper les efforts du gouvernement pour offrir une couverture sanitaire universelle et de qualité.

Les conséquences sanitaires de ces campagnes de chirurgie de la cataracte sont particulièrement graves. Les ophtalmologistes rapportent une multiplication des complications liées à ces interventions réalisées dans des conditions de précipitation et sans respect des normes médicales. Parmi les complications les plus courantes, on trouve des infections sévères, des saignements internes, ainsi que des séquelles irréversibles qui peuvent entraîner une perte totale de la vision. Ces résultats dramatiques sont attribués à la prise en charge médiocre des patients avant et après l’opération. L’absence d’examens préopératoires, essentiels pour évaluer la santé oculaire et détecter des facteurs de risque, constitue un manquement grave aux standards de soins. De plus, les soins postopératoires sont insuffisants, ce qui empêche une récupération optimale et expose les patients à de graves risques de complications.

Les ophtalmologistes appellent les autorités à intervenir de manière urgente pour mettre fin à ces pratiques illégales. Ils demandent une enquête approfondie pour identifier les responsables de ces campagnes et sanctionner les associations, cliniques et médecins impliqués. Selon eux, des mesures fermes doivent être prises pour empêcher la prolifération de ces pratiques nuisibles à la santé publique et garantir que les patients bénéficient de soins conformes aux normes les plus strictes.

Ils soulignent également que la chirurgie de la cataracte, comme toute autre intervention médicale, doit respecter des critères rigoureux afin d’assurer la sécurité des patients et leur bien-être. Cela implique de garantir un environnement médical adéquat, des interventions effectuées par des professionnels qualifiés, ainsi qu’un suivi postopératoire rigoureux. Enfin, les ophtalmologistes rappellent que la solidarité ne doit jamais se faire au détriment de la sécurité des patients et de l’intégrité du système de santé national.

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