Plusieurs partis algériens dénoncent la fraude électorale
Plusieurs partis politiques algériens sont montés, samedi, au créneau pour dénoncer une énième fraude électorale lors du double scrutin communal et départemental, tenu jeudi en Algérie et remporté, sans surprise, par le Front de libération nationale (FLN), parti du président Abdelaziz Bouteflika.
«Il s’agit d’un pseudo scrutin, dont les résultats étaient prévisibles, vu le contexte qui a précédé les élections», a déploré Louisa Hanoune, Secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT). Après avoir souligné que les assemblées issues de ce scrutin seront, pour une bonne partie, dirigées par des personnes «au service de la prédation locale», la patronne du PT estime que son parti était victime de vengeance, «parce qu’il a dénoncé la Loi de finances 2016 et a dit des vérités sur la politique économique du gouvernement qui est au service d’une minorité».
Pour sa part, Abdelmadjid Menasra, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), fait constater que «la fraude est une réalité sur le terrain (…) et que même le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s’en est plaint même s’il ne l’a pas appelé ainsi et a préféré parler de dépassements ayant entaché l’opération électorale».
«Les chiffres qui ont été encore une fois fabriqués confirment que la solution électorale ne permet pas de sortir de la crise de l’Etat ou de la crise des communes», dit-il, notant que «changer des voix ou changer des PV n’est pas un dépassement, mais bel et bien une fraude».
Un point de vue que partage Mohamed Douibi, Secrétaire général d’Ennahda pour qui «les résultats du scrutin local ne constituent pas une surprise, parce que le pouvoir a travaillé et planifié dès 2012 pour avoir un tel paysage politique». «La loi électorale constitue une preuve qui restreint les libertés politiques», ajoute-t-il.
De son côté, Yassine Aïssaoune, chargé de la communication au Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), a affirmé que bien que son parti a consolidé les résultats de 2012, il a pu malheureusement constater que «le vote des militaires a pesé sur l’élection».
Le FLN, au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, a remporté, malgré la perte de nombreuses municipalités, les communales et départementales en Algérie, un scrutin boudé par plus de la moitié des électeurs, selon les résultats officiels annoncés vendredi. Son allié, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, le suit de près en améliorant lui son score par rapport au précédent scrutin de 2012.