Le Maroc se positionne parmi les pays les plus sûrs d’Afrique pour les affaires
En 2024, le Maroc se distingue en obtenant la meilleure note de risque économique en Afrique, aux côtés du Botswana, selon le dernier rapport de Allianz Trade. Cette position souligne la solidité de l’économie marocaine, marquée par une croissance stable, une inflation maîtrisée, et une diversification réussie des secteurs stratégiques. Cependant, le chemin est semé d’embûches, notamment en ce qui concerne les effets du changement climatique et le chômage des jeunes, qui nécessitent des réformes et des investissements continus.
Dans son dernier rapport « Country Risk Atlas », Allianz Trade a relevé la note de 48 pays, un signe encourageant pour l’économie mondiale, dont le Maroc, qui a vu sa note passer de « B2 » à « B1 ». Ce changement reflète une économie en expansion, soutenue par des investissements publics et privés et un tissu industriel diversifié. Le pays est désormais l’un des plus sûrs d’Afrique pour les affaires, un positionnement qui traduit l’impact positif les politiques de diversification économique et d’industrialisation lancées par le gouvernement.
Cette amélioration s’explique par une dynamique positive dans plusieurs secteurs. En 2024, la croissance du PIB du Maroc est estimée à 3,1 %, et devrait atteindre 3,5 % en 2025. Cette expansion est soutenue par la montée en puissance de l’industrie automobile, des exportations de phosphates et des investissements dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, l’agriculture et les infrastructures.
Le Royaume a pour objectif de concrétiser une stratégie de développement ambitieuse dans le cadre du renforcement des infrastructures en vue de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030. Ces événements mondiaux sont l’occasion pour le pays d’attirer des investissements significatifs dans les infrastructures sportives, de transport et d’hébergement, tout en consolidant son rôle de hub économique.
Cependant, le pays se positionne également comme un acteur clé dans la transition énergétique, avec des projets de développement du solaire et de l’hydrogène vert. L’objectif est de répondre aux ambitions de l’Union européenne (UE) en matière d’énergie propre et de réduire sa dépendance aux énergies fossiles. En parallèle, le Maroc diversifie ses ressources énergétiques, avec l’exploration de nouveaux gisements pétroliers et gaziers en mer et sur terre.
Néanmoins, le changement climatique constitue l’un des risques majeurs qui pèse sur l’avenir économique, comme l’ont montré les phénomènes extrêmes de 2023, avec une sécheresse record suivie d’inondations sévères en fin d’année. Ces événements ont mis en lumière les vulnérabilités de l’agriculture marocaine et la nécessité de renforcer les politiques d’adaptation aux conditions climatiques changeantes, notamment en matière de gestion de l’eau et d’agriculture durable.
Malgré des réformes pour favoriser la création d’emplois, la diversification de l’économie vers des secteurs à forte valeur ajoutée, comme les nouvelles technologies et les énergies renouvelables, le marché du travail reste un secteur sous pression, avec un taux de chômage élevé, surtout parmi les jeunes.
En ce qui concerne les aspects financiers, même si l’endettement public du Maroc demeure relativement bas (26,9 % du PIB en 2024), le pays doit faire face à un déficit budgétaire important, estimé à 4,9 % du PIB en 2025.
Le rapport fait état d’une amélioration générale des risques pays mondiaux. Cette tendance s’accompagne de risques géopolitiques croissants et de tensions commerciales qui pourraient ralentir la dynamique positive dans les années à venir. De plus, l’instabilité des chaînes d’approvisionnement et la montée du protectionnisme ajoutent un degré d’incertitude supplémentaire.
Selon Aylin Somersan Coqui, CEO d’Allianz Trade, « les entreprises doivent rester vigilantes face à ces évolutions et ajuster leurs stratégies en fonction des tensions géopolitiques croissantes et des risques climatiques ».