Ramadan 2025 : De nouvelles actions pour sécuriser l’approvisionnement et lutter contre la fraude
Le ministère de l’Intérieur a lancé des mesures strictes pour garantir un approvisionnement stable des marchés durant le Ramadan. Des contrôles renforcés visent à lutter contre la spéculation, la manipulation des prix et les pratiques illégales. Des dispositifs de surveillance seront mis en place pour traiter rapidement les réclamations des consommateurs.
Le ministère de l’Intérieur a envoyé, le mardi 4 février 2025, des directives strictes aux walis des régions, aux gouverneurs des préfectures et provinces, ainsi qu’aux responsables des ministères et organismes compétents au niveau local, dans le cadre de la préparation pour le mois sacré de Ramadan. L’objectif principal est de garantir un approvisionnement stable et suffisant des marchés pendant cette période particulièrement sensible, en renforçant les actions de coordination et de surveillance.
Dans ce contexte, le ministère a mis l’accent sur le renforcement des mécanismes de contrôle et de suivi des marchés, ainsi que sur la lutte ferme contre toutes les formes de spéculation, de manipulation des prix et d’autres pratiques commerciales illégales qui pourraient entraver le bon fonctionnement des marchés. Ces pratiques risquent non seulement de nuire à l’équilibre du marché, mais aussi à la santé et à la sécurité des citoyens. En effet, une augmentation non justifiée des prix peut avoir un impact direct sur les plus vulnérables, en particulier les ménages à revenus modestes, en réduisant leur pouvoir d’achat et en altérant leur qualité de vie.
Pour assurer un contrôle optimal, le ministère a prévu la mise en place de dispositifs d’intervention rapide. Des numéros de contact et des cellules de permanence seront installés au sein des préfectures, des provinces et auprès des services compétents pour traiter rapidement les plaintes et signalements. Ces structures permettront aux consommateurs, mais aussi aux autres acteurs économiques, de signaler des problèmes liés à la fraude, aux ruptures de stock, aux pratiques commerciales douteuses, ou à la vente de produits non conformes.
Par ailleurs, les canaux de communication seront renforcés pour assurer une interaction fluide entre les consommateurs, les professionnels et les acteurs de la société civile. Les services publics, les associations de protection des consommateurs, ainsi que les médias seront mobilisés pour sensibiliser l’ensemble des parties prenantes à l’importance de la vigilance et de l’adoption de comportements responsables.
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Ces mesures ont été prises après une réunion de la Commission interministérielle de suivi de l’approvisionnement des marchés et des prix, en préparation du mois de Ramadan. Cette réunion, à laquelle ont participé plusieurs ministres, dont ceux de l’Intérieur, de l’Économie et des Finances, de la Santé et de la Protection sociale, de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, de l’Industrie et du Commerce, de la Transition énergétique et du Développement durable, a permis de coordonner les efforts de chacun et de mettre en place une stratégie globale pour faire face aux défis spécifiques de cette période.
Face aux risques de spéculation, la Fédération marocaine des droits du consommateur a exprimé ses préoccupations, soulignant que ce phénomène risquait de nuire gravement au pouvoir d’achat des classes les plus modestes. La hausse des prix, en particulier des produits de première nécessité, a des répercussions directes sur le quotidien de ces populations, qui se retrouvent dans l’incapacité d’acheter certains produits de base.
La réponse du gouvernement à cette alerte a été détaillée par Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, lors d’un point de presse à l’issue du dernier Conseil de gouvernement. Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à lutter contre l’inflation et à maintenir un contrôle rigoureux sur l’approvisionnement des marchés. Le ministre a précisé que, au cours du mois de janvier, plus de 21 000 points de vente avaient été inspectés, ce qui a permis de constater 1 194 infractions. Parmi celles-ci, 924 ont donné lieu à des sanctions, tandis que 270 avertissements ont été émis. En outre, environ 216,5 tonnes de produits non conformes ont été saisies.
Pour l’année 2024, un total de 346 780 points de production, de stockage et de vente, tant en gros qu’au détail, ont été soumis à un contrôle approfondi. Ce contrôle a révélé 20 475 infractions, dont 4 598 ont été sanctionnées par des avertissements et 15 877 procès-verbaux ont été transmis aux tribunaux compétents pour donner suite aux violations constatées.