E-commerce : Bruxelles réclame des informations à Shein sur ses « produits illégaux »
La Commission européenne a réclamé, jeudi, au site chinois de vente de vêtements en ligne Shein des informations sur les risques pour les consommateurs de “produits illégaux” présents sur sa plateforme, au lendemain de l’annonce d’une enquête contre cette entreprise.
Bruxelles a demandé notamment à Shein de lui fournir « des documents internes et des informations détaillées sur les risques liés à la présence de produits illégaux sur sa place de marché », sur « la transparence de ses systèmes de recommandation », ainsi que sur « la protection des données personnelles des utilisateurs », a indiqué l’Exécutif européen.
Shein, fondée en Chine en 2012 et dont le siège social est désormais à Singapour, doit fournir ces informations au plus tard le 27 février. Si les réponses n’apaisent pas les craintes de la Commission européenne, celle-ci pourrait ouvrir une deuxième enquête, dans un autre cadre juridique.
« En fonction de l’évaluation des réponses, la Commission déterminera les prochaines étapes », affirme-t-elle, soulignant que cela pourrait conduire à « l’ouverture formelle d’une procédure » dans le cadre du Règlement sur les services numériques (DSA).
La Commission avait déjà envoyé des demandes d’informations à Shein en juin 2024 concernant les systèmes mis en place pour signaler les produits illégaux, sur les interfaces trompeuses (« dark patterns »), sur la protection des mineurs, la transparence des systèmes de recommandation et la traçabilité des commerçants présents sur la plateforme.
L’entreprise avait promis de collaborer avec toutes les parties prenantes pour répondre aux préoccupations exprimées.
La Commission avait annoncé, mercredi, le lancement d’une enquête contre la plateforme, soupçonnée de ne pas suffisamment lutter contre la vente de produits illégaux qui ne respectent pas les normes européennes. Bruxelles coordonnera les investigations avec le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC), qui réunit les autorités compétentes des États membres de l’UE.
Par ailleurs, Bruxelles a annoncé, mercredi, qu’elle souhaitait imposer des « frais de traitement » aux milliards de colis vendus par les plateformes en ligne et entrant dans l’UE, afin de financer des contrôles douaniers accrus contre les produits illégaux.
Avec MAP