L’Alliance des économistes istiqlaliens présente un plan pour favoriser la création d’emplois
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Aujourd’hui, le chômage est l’un des problèmes les plus pressants auxquels le Maroc fait face. Selon les dernières données, le taux de chômage a atteint 13,3 % en 2024, en légère hausse par rapport à 2023 (13 %). Pour pallier à ce phénomène, l’Alliance des économistes istiqlaliens estime que des actions urgentes sont nécessaires et propose ainsi un plan articulé autour de dix mesures clés.
Pour répondre à la problématique du chômage, l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) préconise un plan d’urgence articulé en dix axes. Elle souligne, dans un premier temps, la nécessité d’établir un diagnostic transparent et détaillé des besoins en main-d’œuvre, en identifiant clairement les raisons pour lesquelles certaines entreprises peinent à recruter, tandis que le chômage demeure élevé. Une analyse quantitative et qualitative des causes du décalage entre l’offre et la demande d’emplois permettra de mieux orienter les politiques publiques et d’adapter les mesures aux réalités du marché.
Dans un second temps et afin de répondre aux besoins croissants du marché de l’emploi, tant à l’échelle nationale qu’internationale, l’AEI propose de cartographier les compétences actuelles et futures nécessaires dans les différents secteurs. Cette démarche, selon l’AEI, doit s’accompagner de programmes de formation et d’insertion professionnelle à l’échelle régionale, intégrant des compétences techniques, des langues étrangères et des soft skills. Le but étant de renforcer la compétitivité des travailleurs marocains.
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Les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle fondamental dans la création d’emplois au Maroc, représentant 99 % des unités économiques selon l’Observatoire marocain des TPME. L’Alliance plaide pour une simplification accrue du parcours de l’investisseur, notamment par la digitalisation des procédures. Une approche qui nécessite également de réactiver les dispositifs d’accompagnement des PME, comme ceux de Maroc PME.
La commande publique, qui représente environ 24 % du PIB marocain, est un levier essentiel pour stimuler l’emploi local. A cet égard, l’AEI recommande que cette commande priorise les entreprises et produits nationaux, notamment dans le cadre des grands projets d’infrastructure estimés à 1 300 milliards de dirhams.
L’économie informelle représente près de 30 % du PIB et emploie 77 % des travailleurs au Maroc. L’AEI propose de faciliter l’intégration de ce secteur dans le circuit formel, offrant ainsi aux entreprises informelles l’accès aux financements publics, aux dispositifs d’accompagnement et aux marchés publics, favorisant ainsi leur développement et la création de nouveaux emplois.
Dans ce sens, l’AEI propose la mise en place de mécanismes de financement à taux bonifié pour les entreprises qui s’engagent à recruter un nombre significatif de jeunes. Cela permettrait de surmonter les difficultés de financement rencontrées par les petites entreprises et de favoriser la création de nouveaux postes.
Les nouvelles formes de travail, telles que le télétravail, le travail à temps partiel et le travail à domicile, doivent être mieux encadrées pour répondre aux réalités actuelles du marché. L’AEI plaide pour une régulation de ces pratiques, notamment en offrant plus de flexibilité et d’inclusion pour des segments de population souvent marginalisés, comme les jeunes en formation, les femmes et les personnes handicapées.
Ainsi, environ 38 % de la population marocaine réside dans les zones rurales. Cette part de population représente un potentiel considérable pour la création d’emplois. L’AEI propose de revitaliser ces régions en mettant en place des programmes de formation adaptés, en attirant des investissements et en diversifiant les activités économiques rurales. La valorisation des ressources locales pourrait offrir de nombreuses opportunités professionnelles.
L’AEI plaide enfin pour un soutien renforcé aux filières stratégiques telles que les énergies renouvelables, les technologies numériques, et les industries vertes, des secteurs émergents qui offrent des perspectives d’emploi et de développement économique.