L’ONEE dévoile la shortlist des développeurs pour la ligne électrique Dakhla-Casablanca
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L’Office national de l’électricité et de l’eau potable a annoncé la sélection de cinq développeurs préqualifiés pour le projet d’interconnexion électrique entre Dakhla et Casablanca, une ligne de très haute tension d’une capacité de 3 gigawatts. Cet appel d’offres marque un tournant décisif dans le développement de cette infrastructure essentielle pour la croissance énergétique du Royaume et sa transition vers les énergies renouvelables.
La ligne électrique Dakhla-Casablanca est une étape clé dans l’interconnexion électrique du Maroc. Ce projet vise à renforcer l’infrastructure électrique du pays et à favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a rendu publique la liste des candidats retenus pour cette initiative, après une évaluation rigoureuse de leur proposition technique et financière. Les cinq développeurs sélectionnés sont les suivants : Grid Solutions SAS, Larsen & Toubro Limited, PowerChina Sepco 1 Electric Power Construction, Siemens Energy et Tbea Co.
Le processus de sélection et les options de réalisation
Afin de favoriser la concurrence et d’offrir une flexibilité aux candidats, l’ONEE a repoussé la date limite pour la soumission des dossiers au 2 avril 2025, permettant ainsi aux potentiels soumissionnaires de former des consortiums. Cette prolongation vise également à garantir une plus grande diversité dans les propositions reçues.
Selon l’office, le processus de sélection repose sur deux modèles de réalisation proposés aux développeurs : le schéma BOOT (Build-Own-Operate-Transfer) et l’option EPC (Engineering, Procurement, Construction). Le modèle BOOT permettra au candidat retenu de prendre en charge l’ensemble du projet, de sa construction à son exploitation, tandis que l’option EPC se concentre sur la conception, la construction et la mise en service de la ligne.
Un aspect clé du projet réside dans le choix de la technologie de transmission d’électricité : courant continu à très haute tension (HVDC) ou courant alternatif à très haute tension (HVAC). Les candidats devront justifier leur choix en fonction des critères techniques, financiers et opérationnels du projet.
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L’ONEE s’engage également à faciliter les démarches administratives nécessaires à la construction de la ligne, incluant la libération des couloirs nécessaires et l’acquisition des terrains pour les postes électriques.
Le projet de la ligne Dakhla-Casablanca se déploiera en deux phases. La première phase, prévue pour 2026, verra la mise en service de la section reliant le Sud du pays au Centre avec une capacité de 1.500 MW. La deuxième phase, qui double cette capacité, devrait être opérationnelle en 2029. Une telle capacité permettra non seulement de répondre à la demande interne croissante, mais aussi d’exporter de l’énergie vers d’autres pays, contribuant ainsi à l’intégration du Maroc dans le marché régional de l’électricité.
La ligne haute tension est également un pilier de la stratégie du Maroc pour favoriser les énergies renouvelables, elle facilitera l’intégration des projets éoliens et solaires en cours de développement dans le pays, et permettra ainsi d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national, avec un objectif de 52% d’ici 2030.
Pour mener à bien la construction de cette ligne, l’étude topographique des deux tronçons de la ligne est confiée à l’entreprise Géo-Amane. Ce travail, qui se déploie sur une longueur totale de 1.100 kilomètres, est essentiel pour la mise en œuvre du projet. Le cabinet devra définir les couloirs nécessaires pour l’implantation de la ligne, tout en prenant en compte des contraintes techniques, environnementales et réglementaires.
Le premier tronçon, d’une longueur de 600 km, reliera Oued Lakraâ à Tan-Tan et a été attribué pour près de 3 millions de dirhams. Le second tronçon, de 500 km, reliera Tan-Tan à Marrakech et a été remporté pour une enveloppe budgétaire de 2,38 millions de dirhams. L’étude prendra également en compte la minimisation de l’impact environnemental, notamment en préservant les zones sensibles telles que les forêts et les terres agricoles, tout en garantissant une sécurité optimale pour les zones urbaines.