Le Maroc, un pont stratégique pour les entreprises chinoises vers l’Europe, l’Amérique et l’Afrique

Le Maroc se positionne comme un hub industriel et commercial de premier plan pour les investisseurs chinois cherchant à accéder aux marchés européen, américain et africain, a affirmé l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi en Chine, S.E.M. Abdelkader El Ansari.

« Le Maroc possède un écosystème industriel intégré qui facilite l’installation de nouvelles entreprises (…) ses infrastructures modernes et ses connexions internationales en font une destination de choix pour les investissements étrangers, en particulier chinois”, a souligné S.E.M. El Ansari dans une interview accordée au quotidien économique chinois Caixin.

Le diplomate a, dans ce sens, mis en exergue les atouts logistiques du Royaume, citant notamment le port Tanger Med, une infrastructure de classe mondiale permettant aux véhicules produits localement d’atteindre l’Europe en moins d’une journée, les États-Unis en une semaine et plusieurs pays africains en quelques jours.

« En 20 à 25 ans, le Maroc a bâti un environnement propice à l’investissement grâce à des incitations fiscales, des infrastructures modernes et une ouverture commerciale« , a-t-il dit, notant que le Royaume a signé 56 accords de libre-échange avec divers pays et régions, facilitant l’accès à des marchés internationaux.

À la faveur de sa position stratégique au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Atlantique, le Maroc dessert facilement plusieurs marchés, a fait valoir S.E.M. El Ansari, mettant en avant la montée en puissance de l’industrie automobile nationale.

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« Aujourd’hui, plus de 250 entreprises internationales sont intégrées à la chaîne d’approvisionnement automobile marocaine, portant la production annuelle à près de 900.000 véhicules, dont 85% sont exportés vers 75 pays. Cette dynamique place le Maroc au premier rang des producteurs de voitures de tourisme en Afrique« , a-t-il soutenu.

L’ambassadeur a également évoqué la dynamique récente que connaît le secteur des véhicules électriques, rappelant que plusieurs entreprises chinoises spécialisées dans les batteries et les composants ont choisi de s’implanter au Maroc.

Il s’agit notamment des géants Yahua Group, Huayou Cobalt et Gotion High-Tech, qui ont annoncé, entre 2023 et 2024, des projets d’usines dans le Royaume, représentant un investissement cumulé de plus de 33 milliards de yuans (environ 4,6 milliards de dollars).

En outre, S.E.M. El Ansari a souligné qu’au-delà des infrastructures et des incitations économiques, la sécurité et la stabilité sont des conditions essentielles pour tout investissement, affirmant que « le Maroc offre précisément ces deux garanties« .

Le diplomate s’est, par ailleurs, attardé sur les relations sino-marocaines, qui connaissent un essor significatif depuis l’établissement d’un partenariat stratégique en 2016, à l’occasion de la visite officielle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Chine.

Parmi les projets phares de cette coopération, figure la Cité Mohammed VI Tanger Tech, développée en partenariat avec China Communications Construction Company (CCCC), China Road and Bridge Corporation (CRBC), Bank of Africa et les autorités locales.

Cette mégazone industrielle, destinée à accueillir des entreprises de divers secteurs (aéronautique, automobile, e-commerce, transports), constitue un symbole de coopération bilatérale entre les deux pays, a relevé S.E.M. El Ansari.

Depuis 2022, le Maroc est également devenu le premier pays d’Afrique du Nord à signer un plan de coopération avec la Chine dans le cadre de l’initiative la Ceinture et la Route, a-t-il rappelé, faisant savoir que les échanges commerciaux entre les deux nations ont connu une hausse de 13,9% en 2023, tandis que les investissements directs chinois au Maroc ont progressé de 20,2%.

« Les secteurs des énergies renouvelables, des nouveaux matériaux et des technologies de pointe sont particulièrement porteurs pour les deux pays« , a-t-il déclaré.

S.E.M. El Ansari s’est félicité de la reprise, après les perturbations liées à la pandémie de Covid-19, de la liaison aérienne directe Pékin-Casablanca en janvier dernier, qui a réduit le temps de vol entre les deux villes à moins de 14 heures, estimant que cette connexion facilitera davantage les échanges économiques et humains sino-marocains.

Avec MAP

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