Saisie d’armes et de matériel explosif : Le BCIJ dévoile les détails d’une menace terroriste
Le 24 février 2025, lors d’une conférence de presse organisée au siège du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) à Salé, son directeur Habboub Cherkaoui a fourni des détails essentiels sur le démantèlement d’une cellule terroriste liée à l’organisation Daech. Nommée « Oussoud Al Khilafa Fi Al Maghreb Al Aqssa », cette cellule opérait dans la région du Sahel et du Sahara. Le BCIJ a révélé que son objectif principal était de réaliser des attentats et des actes de sabotage sur le territoire marocain, avec des ordres directs donnés par Abderrahmane Sahraoui, un Libyen influent au sein de Daech. Maroc Diplomatique, présent lors de l’événement, a rapporté les faits.
Poursuivant ses révélations, Habboub Cherkaoui a expliqué qu’Abderrahmane Sahraoui, un membre de haut rang de Daech, avait joué un rôle crucial dans le transport d’un stock d’armement destiné à la cellule terroriste démantelée. Cet arsenal a été localisé dans la région de Oued Naaâm, près de Boudenib, dans la province d’Errachidia. Le matériel saisi, qui était destiné aux douze individus appréhendés, comprenait des fusils et des munitions emballés avec soin dans des journaux maliens, datés des 15 et 27 janvier 2025.
Le Maroc, cible prioritaire de Daech
Le directeur du BCIJ a averti de la menace croissante que représente Daech dans la région du Sahel et du Sahara, soulignant que le Maroc est désormais une cible privilégiée pour cette organisation terroriste. Selon lui, cette menace est directement liée à la position stratégique du Royaume, ainsi qu’à son rôle actif dans la lutte contre le terrorisme, tant au niveau africain qu’international. Les services de sécurité marocains avaient suivi cette cellule terroriste pendant près d’un an avant de procéder à l’arrestation de ses membres.
Malgré l’échec des tentatives précédentes pour établir une implantation stable sur le sol marocain par des groupes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique et Daech, la menace demeure présente. Les services de sécurité du Royaume restent, dans ce sens, extrêmement vigilants. Le Maroc représente un obstacle majeur pour ces organisations, non seulement grâce à sa stabilité interne, mais aussi à son rôle central dans la sécurité régionale et dans la lutte contre l’extrémisme.
Le bilan des efforts de détection et de neutralisation des menaces
Le travail des services de renseignement marocains a permis de démanteler plus de quarante cellules terroristes en lien avec des organisations opérant dans le Sahel et au-delà. Certaines de ces cellules avaient pour mission de former des combattants marocains dans des camps militaires avant de les envoyer en mission pour des attaques sur le sol national. Par exemple, en décembre 2005, une cellule a été démantelée à Tanger, avec des connexions directes aux groupes terroristes de la région.
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Les autorités marocaines ont, en outre, réussi à neutraliser de nombreuses menaces grâce à une vigilance constante. La saisie d’importants stocks d’armes dans la région d’Errachidia en est un exemple concret, rappelant les tentatives des groupes liés à Al-Qaïda et Daech de s’implanter au Maroc. Ces groupes continuent de cibler le pays, vu son rôle stratégique et son opposition aux activités terroristes, qu’ils considèrent comme un frein à leurs ambitions.
Les ambitions des groupes extrémistes et leurs tentatives d’instabilité
Les déclarations des leaders des groupes extrémistes comme Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, exprimant sa volonté de perturber la sécurité du Maroc, illustrent les ambitions de ces organisations. Leurs tentatives de déstabilisation ont également été reprises par les dirigeants de Daech, qui cherchent à semer la discorde et à provoquer l’instabilité au sein du Royaume.
Face à ces menaces tant internes qu’externes, les forces de sécurité marocaines restent en alerte maximale, déployant des stratégies de renseignement et de prévention pour intercepter les projets terroristes. Le Maroc met tout en œuvre pour empêcher l’implantation de ces groupes terroristes sur son territoire, et protéger à la fois sa stabilité et celle de la région.
Habboub Cherkaoui a également précisé que les membres de la cellule arrêtés étaient principalement des individus ayant un faible niveau d’éducation, ce qui soulève des questions sur le profil des personnes recrutées par ces groupes. Seul un détenu avait un niveau universitaire, tandis que huit autres n’avaient pas dépassé le secondaire, et trois autres avaient un niveau d’éducation inférieur au collège.
Le BCIJ a également révélé que la cellule démantelée la semaine précédente bénéficiait d’une infrastructure logistique bien organisée. Le lendemain des arrestations, les enquêteurs ont découvert une base de soutien à la cellule, où étaient stockées plusieurs armes, y compris des fusils d’assaut Kalachnikov et des pistolets, dans la région de Oued Naaâm. Des engins explosifs en cours de fabrication ont également été saisis, ainsi que des armes blanches, de l’argent en dollars et des produits chimiques suspects, ainsi que des graffitis et des manuscrits détaillant des sites cibles.
Les armes retrouvées étaient en partie transportées par un chef de Daech via des circuits de contrebande. Après avoir sécurisé le transport et la dissimulation de ces armes, il avait communiqué aux coordinateurs de la cellule l’emplacement des cachettes, afin qu’elles puissent être récupérées et utilisées dans les projets terroristes. Cette opération met en lumière la coordination internationale et l’ampleur des moyens utilisés par ces organisations pour alimenter leurs activités criminelles.