« Pourquoi tant de haine ? »

Par Hassan Alaoui

J’emprunte le titre de cette chronique à Jean-François Colossimo, géopoliticien des religions et spécialiste des relations internationales qui vient de publier un livre remarquable intitulé « Occident, ennemi mondial N°1 ».

D’emblée, il convient de souligner l’intérêt comparatif de ce travail eu égard au contexte qui prévaut dans la région  du Maghreb, notamment entre le Maroc et l’Algérie. Là où la « haine » est devenue le substrat d’une politique d’Etat dans ce dernier pays. Là aussi où le régime militaire, sévissant depuis 1962, n’a de cesse de fomenter un complot anti-marocain permanent et de « fabriquer » le type de citoyen haineux envers notre pays.

Les historiens s’épuiseront longtemps un jour pour comprendre cette haine injustifiée, démonter ses ressorts et ses motifs. Les dirigeants algériens, on l’a compris depuis cinquante ans maintenant, inventent ainsi chaque matin un miroir dans lequel ils se projettent : autrement dit celui du Maroc, sans  l’image duquel ils n’existeraient point. Une image qui les obsède, l’esquisse quotidienne et existentielle qui leur est renvoyée comme l’écho de tous les actes ratés qu’ils entreprennent contre lui. A dire vrai, l’effet de mimétisme ne semble nullement leur réussir, parce que l’art et la manière leur manque d’autant plus qu’ils se résolvent, par effet de haine, à la seule posture : combattre et s’approprier notre culture.

Le mimétisme, autrement dit cette propension à vouloir nous imiter, faute de pouvoir créer et d’inventer quoi que ce soit en matière d’art, est de plus en plus incrustée jusqu’au sein de la société algérienne, inventant une armée d’insulteurs qui, outre la cuisine, le zellige, le caftan, entend s’emparer – sans succès heureusement – de nos mœurs, notre histoire voire notre mémoire. La politique du pouvoir militaire algérien s’inspire, disons se fonde sur une conception stalinienne. Autrement dit d’une concentration absolue des mécanismes de gouvernance, autoritaire, unilatérale, entre les services et l’armée. Ces deux composantes essentielles tiennent le haut du pavé de l’Etat, tant et si bien qu’elles justifient à nos yeux cette qualification idoine de « l’Algérie, société militaire » lancée autrefois par Anouar Abdelmalek à propos de l’Egypte de Nasser…

Lire aussi : Alger-Tunis, ou le délirant pacte faustien

La haine envers le Maroc est devenue viscérale depuis le règne sans partage de Boumediene qui, après son coup d’Etat du 19 juin 1965 contre Ben Bella, s’était illustré par l’élimination des héros de la révolution algérienne et la répression des opposants à son pouvoir. Il avait enterré le rêve maghrébin nourri par nos deux peuples, et la richesse pétrolière et gazière aidant, il s’était fabriqué une image de leader du Tiers-Monde , tout au plus susceptible de faire de lui aux yeux des Algériens le bâtisseur d’une nation démocratique ! Ce qui, bien évidemment, n’a jamais été le cas.

Ce qu’il convient de relever est qu’en plus de soixante ans de voisinage maroco-algérien, seulement quelque huit années ont été préservées et demeurées comme l’on dit normales, je veux dire sans tension ni crises, ni menaces de guerre. Le reste, au grand malheur de nos peuples, est soumis aux Fourches caudines d’un régime qui a opté pour le mépris et la haine. Tant et si bien  que, après l’arrivée de Tebboune au pouvoir en 2017 dans les fourgons de l’armée – notamment du général Gaïd Salah – cette haine a connu un surcroît inquiétant voire dangereux.

Le duo qu’il forme avec un certain Saïd Chengriha incarne, on n’a cessé de le dire, une sorte de pacte faustien, diabolique et destructeur des idéaux de la paix…Les deux comparses n’ont de cesse d’alimenter la haine, de « fabriquer » tout simplement un citoyen algérien haineux, soumis constamment au chantage à l’ennemi « historique » qu’est le peuple du Maroc…

L’image accablante de cette haine se décline au niveau du sport, du football en particulier avec l’agression contre la carte intégrale du Maroc, des Décisions Royales concernant l’annulation du sacrifice de Aïd al-Adha – dont tout le peuple marocain se réjouit – , des succès diplomatiques du Maroc qui sont en revanche le miroir de l’échec et de l’isolement patent de la diplomatie algérienne, enfin de cette réalité quotidienne de notre pays qui, bon gré, mal gré, assume son destin , confrontée à la crise mondiale, cultivant une sérénité à toute épreuve et attachée à son Roi, défiant la haine du pouvoir algérien…

Bien évidemment, la liberté du Royaume du Maroc – inscrite sur le fronton de la Monarchie de pas moins de 14 siècles – est le contraire intégral de la dictature militaire algérienne. C’est la réponse, la seule en effet que nous ayons face à la gabegie d’un régime sans foi, ni loi et tout juste capable d’ériger le mépris et la détestation entre les peuples…

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