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Exportations d’olive : Le gouvernement tempère sur l’impact des prix

L’huile d’olive marocaine en proie à l’inflation entre tensions et justifications gouvernementales. Ainsi, depuis plusieurs mois, le prix de l’huile d’olive ne cesse de grimper, suscitant un mécontentement parmi les consommateurs et alimentant même un débat houleux entre producteurs et autorités publiques. Face à la grogne généralisée, le gouvernement tente de rassurer en minimisant l’impact des exportations sur cette flambée des prix. Une explication qui peine toutefois à convaincre, alors que la pression ne faiblit pas sur le marché intérieur.

Lors de son point de presse hebdomadaire, tenu à l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a cherché à désamorcer la polémique. Il a affirmé que les exportations marocaines d’huile d’olive restent marginales et ne constituent pas un facteur déterminant dans la hausse des prix observée sur le marché local. Selon les chiffres avancés, le volume des exportations n’excède pas 8 000 tonnes par an, alors que la production nationale avoisine les 100 000 tonnes.

Baitas a également reconnu que la filière traverse une période particulièrement difficile, notamment en raison des aléas climatiques. La sécheresse persistante, qui sévit depuis sept ans, a gravement affecté les rendements oléicoles, réduisant considérablement l’offre disponible sur le marché intérieur. Cette contraction de la production, combinée à d’autres facteurs économiques, a contribué à l’inflation du prix de l’huile d’olive, une denrée essentielle dans le panier alimentaire des Marocains.

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Conscient des tensions générées par cette situation, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour garantir un approvisionnement suffisant et tenter de stabiliser les prix. Parmi celles-ci, un encadrement plus strict des exportations a été mis en place afin de privilégier l’approvisionnement du marché local. Parallèlement, les autorités ont opté pour une ouverture aux importations afin de pallier le déficit d’offre et ainsi atténuer la pression sur les prix.

Néanmoins, malgré ces dispositifs, le coût de l’huile d’olive continue d’atteindre des sommets, rendant ce produit de plus en plus inaccessible pour une large frange de la population. Une situation qui alimente la frustration des consommateurs, qui pointent du doigt la stratégie du gouvernement et la gestion du secteur oléicole.

Une filière en crise et des critiques persistantes

Les explications avancées par l’exécutif ne suffisent pas à dissiper les interrogations ni à apaiser les critiques. Certains observateurs estiment que les exportations, bien que limitées en volume, concernent principalement l’huile d’olive extra vierge destinée aux marchés étrangers sous des contrats négociés à l’avance. Selon Baitas, environ 4 600 tonnes de cette catégorie d’huile sont exportées chaque année, un chiffre qui, selon lui, ne peut en aucun cas déséquilibrer le marché intérieur.

Toutefois, cette justification ne convainc pas pleinement, notamment chez les consommateurs et les petits producteurs. Ces derniers, durement touchés par la sécheresse et la hausse des coûts de production, dénoncent des conditions de marché défavorables et réclament un soutien accru de la part de l’État. De leur côté, les consommateurs redoutent une normalisation des prix élevés, rendant un produit de base de plus en plus inaccessible pour les ménages modestes.

Face à ces tensions persistantes, le gouvernement se trouve dans une position délicate. Si la question des exportations semble maîtrisée d’après les autorités, la problématique de la production nationale et des effets du changement climatique sur la filière demeure un défi majeur.

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