Sahara marocain : fin de partie pour la MINURSO ?

Selon le rapport du centre de réflexion américain réputé proche des milieux conservateurs, les opérations de maintien de la paix conduites par l’Organisation des Nations Unies sont vivement critiquées pour leur inefficacité, voire leur rôle dans la prolongation de certains conflits. La Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), présente dans la région depuis 1991, se retrouve spécifiquement dans le viseur des auteurs du rapport.
La politique étrangère de l’Administration de Donald Trump risque encore de bouleverser l’échiquier géopolitique si on analyse le rapport publié par l’American Enterprise Institute. Ces derniers estiment en effet que la MINURSO, loin d’apporter une solution durable à la crise, contribue paradoxalement à maintenir le statu quo, prolongeant ainsi une situation conflictuelle coûteuse pour la communauté internationale. La mission onusienne est décrite comme particulièrement inefficace, voire nuisible, alimentant indirectement le conflit plutôt que de faciliter son règlement définitif.
Cette critique intervient dans un contexte plus large de remise en question des contributions américaines au financement des opérations onusiennes, initiée par l’administration Trump. Durant son mandat présidentiel, Donald Trump s’était fermement engagé dans une politique budgétaire visant à réduire ce qu’il considérait comme des dépenses inutiles et excessives de l’ONU. Cette approche, jugée radicale par certains observateurs, avait déclenché une véritable inquiétude au sein de l’organisation, qui peine depuis longtemps à engager de véritables réformes structurelles.
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Dans ce rapport, les experts reconnaissent néanmoins que certaines opérations de maintien de la paix, notamment celles menées au Libéria ou en Côte d’Ivoire, ont eu des résultats positifs et permis de stabiliser durablement ces pays. Mais ils restent particulièrement sévères à l’égard d’autres missions telles que la MINURSO ou encore la MONUSCO en République démocratique du Congo, missions coûteuses mais jugées incapables d’apporter une paix effective.
Concernant précisément le Sahara marocain, la probable réduction drastique de la contribution américaine aux budgets onusiens pourrait définitivement tourner la page de ce conflit régional. Donald Trump avait déjà marqué les esprits lors de son premier mandat en reconnaissant officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara, décision accompagnée d’une annonce historique portant sur l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla.
Le rapport souligne en outre le rôle problématique du mouvement séparatiste du Polisario, soutenu ouvertement par l’Algérie, accusé de maintenir en captivité une partie de la population sahraouie dans les camps de réfugiés de Tindouf. Cette situation est aggravée, selon les auteurs, par le financement indirect que l’ONU accorde à ces camps, ce qui consolide la position politique du Polisario et empêche le retour volontaire de nombreux réfugiés vers le Maroc.
Dans cette optique, les chercheurs exhortent le gouvernement américain à adopter une politique plus stricte vis-à-vis de l’ONU, en cessant tout financement des opérations dont l’inefficacité est avérée sur plus d’une décennie, sans évolution tangible vers une résolution. Cette orientation pourrait se traduire concrètement par la fermeture définitive de la mission MINURSO, mettant fin à une opération devenue, aux yeux de Washington, inutile et contreproductive.
Ainsi, si cette probable décision venait à se concrétiser, elle marquerait une étape décisive dans le dossier saharien, confortant définitivement la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son territoire saharien et ouvrant une nouvelle ère diplomatique dans la région.