La réglementation de la presse digitale renforce sa liberté et consacre la déontologie du travail journalistique
La réglementation de la presse digitale, à travers le nouveau Code de la presse et de l’édition, est venue renforcer la liberté de presse et consacrer la déontologie du travail journalistique, a affirmé le rédacteur en chef du journal « Le Matin », El Mahjoub Rouane.
Le nouveau Code de la presse et de l’édition a consacré la liberté des services de la presse électronique dans l’article 33, a relevé M. Rouane, dans un entretien à la MAP, notant que « si le Code apporte une reconnaissance juridique de la liberté des médias électroniques, ces derniers ne doivent pas pour autant échapper à la réglementation et transgresser délibérément les fondamentaux de l’éthique ».
« La réglementation de la presse électronique permet de mettre un terme à l’anarchie qui sévit dans le domaine en raison du fait que certains sites électroniques ne manifestent aucun respect pour la propriété intellectuelle et s’approprient le contenu des autres », a-t-il ajouté, assurant que cette loi tombe à point nommé pour contenir les dérapages commis par certains sites, publiant des informations erronées ainsi qu’un photomontage grossier sur les événements.
Le journaliste a rappelé également que le code de la presse et de l’édition apporte d’importantes nouveautés du fait qu’il stipule l’annulation des peines privatives de libertés qui ont été remplacées par des amendes et des peines alternatives, la reconnaissance juridique de la liberté de la presse numérique et la mise en place d’un certain nombre de garanties ayant trait à la protection judiciaire de cette liberté. Le code de la presse et de l’édition prévoit, en outre, la protection du secret des sources des journalistes, la garantie du droit d’accès aux informations, conformément à la loi, l’engagement de l’Etat à asseoir la protection institutionnelle des journalistes contre les agressions, alors que la saisie des publications et l’interdiction des médias électroniques relèvent désormais exclusivement du ressort de la justice, a-t-il dit.
La presse électronique marocaine s’est beaucoup développée récemment, en frayant son chemin dans le paysage médiatique national grâce à son sérieux et sa richesse, a-t-il signalé, assurant que le Maroc compte actuellement plus de 400 sites d’information électroniques répartis sur l’ensemble du territoire national.
Il a souligné, par ailleurs, que plusieurs sites électroniques dédiés à l’information ont réussi leur passage vers la presse électronique et ont désormais leurs propres équipes éditoriales, avec des correspondants dans toutes les villes du Royaume, notant néanmoins que ces nouveaux supports ont encore du chemin à faire, pour satisfaire les attentes d’une opinion publique, de plus en plus exigeante et se mettre, ainsi, au diapason des presses les plus reconnues sur le plan international. Abordant la création du Conseil national de la presse, M. Rouane a estimé qu’il s’agit d’une bonne initiative, à condition de garantir son indépendance.
Il a précisé ainsi que cette entité constitue une structure « évoluée » pour l’autorégulation de la profession avec pour mission de promouvoir et de moderniser le secteur de la presse, de donner un avis sur les politiques publiques y afférentes, d’élaborer un code de déontologie et d’exercer des attributions en matière de discipline et de respect des règles d’éthique et de déontologie de la profession. Toutefois, la prise en compte, pour la première fois, des sites électroniques dans le Code de la presse et de l’édition « reste, pour le moins que l’on puisse dire, bancale et inapplicable », a déploré M. Rouane, soulevant à cet effet le problème de l’application de l’obligation de déclaration à des sites d’information hébergés sur des serveurs à l’international, avec des noms de domaine étrangers.
– Par Ilias Khalafi –