Dans une Algérie en panne, corruption, affairisme et crise économique sont le quotidien de la majorité de la population
Dans une Algérie en panne, corruption et affairisme, chômage et crise économique sont le quotidien de la majorité de la population, écrit vendredi le quotidien français Le Figaro.
Face à cette situation, la contestation existe et frappe fort en Algérie, fait observer le journal, notant que les jeunes YouTubeurs, qui se mettent en scène dans des clips ultraléchés évoquant l’univers de films ou de séries, attirent des millions de visiteurs. Ces jeunes dénoncent des maux qui parlent à tous les Algériens: corruption et affairisme, délitement du système de santé, phénomène des harragas (migrants algériens), explique l’auteur de l’article, relevant que ces jeunes sont contestés par le pouvoir qui les accuse d’être manipulés par « la main de l’étranger« .
Dans un article intitulé: « L’Algérie, en panne, espère un choc politique« , Le Figaro indique que les Algériens se plaignent du taux de chômage qui touche officiellement 12,3 % de la population (et selon les dernières statistiques, 17,6 % des universitaires), ainsi que de l’inflation qui frappe les produits de première nécessité. L’électrochoc provoqué par la chute du prix du baril de pétrole (95 % des recettes d’exportations, 19 % du PIB), qui aurait dû, selon les économistes, provoquer un déclic salutaire chez les décideurs et impulser une nouvelle politique économique moins dépendante des hydrocarbures, n’a pas eu lieu, poursuit la publication, précisant que les voyants économiques ne sont pas les seuls au rouge.
Le journal cite, à cet égard, la pression démographique – le taux de natalité a doublé entre 2000 et 2015 – pose notamment problème, soutenant en outre que l’argent de la rente a acheté les émeutiers qui, il y a quelques années, faisaient trembler le gouvernement en coupant les routes pour protester contre leurs conditions de vie. La publication affirme aussi que « les mouvements sociaux politisés, comme celui des chômeurs ou contre le gaz de schiste, n’ont pas résisté au départ de leurs leaders. À tel point que, début octobre, lorsque le Premier ministre Ahmed Ouyahia a demandé à Sonatrach, le premier groupe pétrolier, de reprendre l’exploitation du gaz de schiste, rien n’a bougé dans le Sahara algérien qui s’était pourtant soulevé en 2015« .