L’Afrique doit réaliser un taux de croissance annuel d’au moins 7 % pour éradiquer la pauvreté et le chômage
L’Afrique doit réaliser un taux de croissance annuel d’au moins 7 % pour être en mesure d’éradiquer la pauvreté et résorber le chômage des jeunes, ont souligné mercredi, à Marrakech, les participants aux « Atlantic Dialogues ».
Les intervenants dans le cadre d’une plénière sous le thème « L’Afrique possède ses récits », ont appelé à investir dans le capital humain et à améliorer le climat des affaires dans les pays africains, une condition sine-qua-non pour résorber le chômage des jeunes (environ 12 à 13 millions de jeunes demandeurs d’emploi arrivent chaque année sur le marché du travail).
« Investir dans les infrastructures est nécessaire certes, mais c’est le capital humain seul qui fera réellement la différence », rappelle Njoya Tikum, conseiller en matière de politique anti-corruption auprès du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Et d’ajouter que les défis politiques de l’Afrique tels que l’absence de politiques anti-corruption et l’incapacité à développer des institutions démocratiques, constituent le principal frein à l’essor économique du continent, ajoutant que la démocratie est un processus indispensable qui détermine la liberté économique.
Le conseiller principal de l’Initiative Africaine pour le développement économique, Obiageli Katryn Ezekwesili, a pour sa part, relevé que la présence économique de la Chine en Afrique ne sera que bénéfique au continent étant donné qu’elle « aiguise la concurrence ».
« L’Afrique a fait beaucoup d’erreurs et nous devons arrêter de pointer du doigt les autres pays comme étant les principaux responsables du retard africain », tient à rappeler Obiageli Katryn Ezekwesili.
« Cela fait plus de 50 ans que nous avons accédé à l’indépendance en Afrique. Il est grand temps que l’on reprenne notre destin en main car nous avons beaucoup de retard à rattraper« , a-t-il ajouté.
Les participants à la seconde session des « Atlantic Dialogues » ont débattu de problématiques aussi variées que la corruption, la santé, le chômage, le marasme économique ou encore le manque de scolarisation en Afrique.
Les panélistes de cette seconde session ont souligné que, malgré sa croissance soutenue, le continent se devait absolument d’éviter de tomber dans un « triomphalisme stérile ».
Selon eux, la croissance économique est loin d’être la solution des maux qui sévissent en Afrique.
« L’essor africain n’est-il pas menacé tant que des actions réelles n’ont pas été déployée pour faire émerger l’Afrique ? », s’interrogent-ils.
Par « actions réelles », les intervenants sous-entendent d’agir sur le capital humain.
Les participants ont souligné que l’absence d’une réelle stratégie de collaboration entre pays africains demeure également un obstacle de taille à l’évolution économique, sociale et culturelle du continent.
Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI et organisée par le think tank « OCP Policy Center », sous le thème « L’Afrique dans l’Atlantique : le temps de l’action », cette rencontre de haut niveau aborde les grands enjeux géopolitiques et économiques du bassin Atlantique Sud.
« Atlantic Dialogues », un forum annuel lancé en 2012, vise à désenclaver le débat international sur les enjeux atlantiques, en faisant mieux porter les voix et les points de vue du Sud.
Au programme de cette rencontre de trois jours, pas moins de dix séances plénières articulées autour de l’économie, l’éducation, puis la géopolitique et le financement des infrastructures, la sécurité, les interventions militaires et les leçons à tirer des expériences de développement d’Amérique latine.