Ouverture à Fès d’un colloque international sur la mystique et le dialogue interreligieux
Un colloque international sur la mystique et son rôle dans le dialogue interreligieux s’est ouvert, vendredi à Fès, avec la participation des représentants des trois religions du livre et une pléiade d’intellectuels et d’académiciens marocains et étrangers.
Initiée par la Fondation « Lissane Dine Ibn Al Khatib pour les études et le dialogue des civilisations » sur le thème «la mystique, âme des religions du livre, dialogue des cultures et des religions», cette rencontre internationale rassemble des intellectuels et de chercheurs venus outre du Maroc, de Turquie, de Tunisie, d’Algérie, d’Égypte, de la France, d’Espagne, de la Grande Bretagne et des États-Unis.
Intervenant à l’ouverture de ce colloque, le président de la Fondation « Lissane Dine Ibn Al Khatib pour les études et le dialogue des civilisations, Mohamed Mezzine a indiqué que les intellectuels sont appelés à répondre à la question: «comment la mystique pourrait constituer un pont spirituel entre les différentes religions?, sachant qu’elle s’appui sur des piliers essentiels à savoir l’amour de Dieu et le respect de l’être humain, sa culture et son savoir ». La proximité de Dieu et les appels à l’amour de l’humain ne sont pas spécifiques à une religion ou à une autre, a estimé M. Mezzine, citant dans ce cadre les mystiques Muhyi-d-dîn Ibn ’Arabi, Youhanna Al Maamadan et Ibn Mimoun et leurs appels à la tolérance et au dialogue entre les hommes.
Et d’ajouter que l’organisation de ce colloque vise essentiellement à promouvoir les aspects de la mystique dans les trois religions et prospecter les pistes susceptibles de faciliter le dialogue interreligieux sur la base des expériences de mystiques célèbres ayant contribué à l’enrichissement de la civilisation humaine. Le président de l’université euro-méditerranéenne de Fès, Mostapha Bousmina a indiqué, pour sa part, que cette rencontre revêt une importance capitale dans un monde qui connait une prolifération des replis identitaires et des idéologies et des discours extrémistes, lesquels constituent des terrains fertiles pour le terrorisme, mettant ainsi l’accent sur le rôle de l’école, de la famille et des institutions religieuses pour expliquer et promouvoir les valeurs du vivre-ensemble pour construire un avenir meilleur.
Le Maroc était depuis toujours une terre de cohabitation entre des personnes de différentes cultures et religions, a souligné M. Bousmina, rappelant dans ce cadre l’action héroïque de Feu S.M. Mohammed V pour la protection des Marocains de confession juive victimes pendant la seconde guerre mondiale de persécutions.
Le Royaume qui a donné à l’époque l’exemple en protégeant ses citoyens, ne cesse à l’ère de SM le Roi Mohammed VI de promouvoir les valeurs de coexistence, d’ouverture et de respect mutuel, a souligné le président de l’université euro-méditerranéenne de Fès, appelant les gens de foi à expliquer aux jeunes ces valeurs fondamentales pour l’avenir de l’humanité. Les autres intervenants ont souligné que les religions, dont le soufisme est l’un des aspects, s’adressent à l’âme de l’être humain, tout en insistant sur l’impératif, dans la conjoncture actuelle, de promouvoir le dialogue entre les civilisations et faire face par conséquent au terrorisme.
Selon les organisateurs, cette rencontre de deux jours tend à ouvrir un débat profond et constructif sur le soufisme et son rôle dans le dialogue interreligieux et celui des cultures en associant les représentants et les savants des trois religions du livre à savoir l’Islam, le christianisme et le judaïsme.
Ce colloque, 6-ème du genre initié par la Fondation sur le thème du soufisme, a pour objectif également d’examiner les pistes susceptibles de contribuer à la promotion du dialogue des cultures dans cette conjoncture difficile que traverse le monde. Il sera question également de souligner le rôle majeur de la religion et du soufisme dans le rapprochement des peuples.
Plusieurs thèmes seront traités lors de cette rencontre dont «Pensée et Pratiques mystiques pour la tolérance, dans les trois religions », « Textes, savoirs et dialogue des religions », «les pratiques du soufisme dans les trois religions et leurs apports au dialogue universel », «Dialogue des religions à l’épreuve de la complexité du monde » et « Le naturel mystique de l’Islam : de la narration coranique au réformisme contemporain ».